Les principales forces de l'opposition syrienne prendront part à la conférence internationale sur la Syrie proposée par Moscou et Washington et prévue début juin à Genève, a déclaré le vice-Premier ministre syrien et chef du Front populaire pour le changement et la libération, Qadri Jamil. "Notre front a soutenu l'initiative et confirmé sa participation au cours des 48 heures qui ont suivi la rencontre de Moscou (entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry). Le Comité national de coordination (opposition intérieure) a également confirmé sa participation ", a indiqué le haut responsable syrien. "La Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution syrienne (opposition extérieure) devra donner sa réponse le 23 mai prochain, en cas de refus elle sera vouée à la désintégration", a poursuivi M. Jamil, représentant de l'opposition intérieure. "Nous soutenons sans réserve l'idée de la conférence, réunir toutes les parties à la table des négociations pour trouver une solution à la crise", a fait savoir l'interlocuteur de l'agence avant de préciser que compte tenu de la situation actuelle en Syrie, la tenue de cette rencontre était urgente. Il a toutefois expliqué que plusieurs forces étaient intéressées par le torpillage de cette conférence. "Plusieurs événements capables de torpiller la conférence peuvent intervenir avant sa tenue. Plusieurs forces régionales et occidentales sont intéressées par un règlement militaire du conflit syrien. La sortie de la crise signifie la mort politique de ceux qui ont misé sur un scénario militaire. Il s'agit de forces internationales, régionales et intérieures", a conclu le vice-Premier ministre syrien. La décision de la Russie et des Etats-Unis d'organiser une conférence sur la Syrie réunissant des représentants du gouvernement et de l'opposition, a été annoncée le 7 mai par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'issue de négociations à Moscou avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Avant-hier, la porte-parole du département d'Etat américain Jennifer Psaki, a fait savoir que la conférence en question pourrait se tenir début juin. Paris "favorable" La France est favorable à l'organisation de la conférence sur la Syrie initiée par Moscou et Washington et prévue début juin à Genève, mais juge ce projet ardu, a déclaré, hier, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. "Clairement, la France est pour Genève 2, et en même temps c'est très difficile mais on avance, et la France y prend sa part", a annoncé le chef de la diplomatie française sur RTL. D'après le ministre, l'une des principales difficultés réside en la désignation des représentants syriens qui participeront à Genève 2.
Pas de place pour Assad dans la Syrie future Cinq pays arabes, dont les soutiens régionaux de l'opposition syrienne, et la Turquie ont affirmé lors d'une réunion à Abou Dhabi que le président Bachar Al-Assad n'avait pas sa place dans la future Syrie. Réunis dans la nuit de lundi à mardi, les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, du Qatar, d'Egypte, des Emirats arabes unis, de Jordanie et de Turquie ont évoqué la conférence internationale sur la Syrie proposée par les Etats-Unis et la Russie, selon l'agence officielle émiratie WAM. Ils ont estimé que l'accord de Genève constitue une base adéquate pour parvenir à une solution si les aspirations légitimes du peuple syrien sont prises en considération, ainsi que le fait que le président Assad, son régime et ses collaborateurs dont les mains sont tachées de sang n'ont pas de place dans la future Syrie, selon leur communiqué. Le chef par intérim de l'opposition syrienne, Georges Sabra, avait indiqué la veille que l'opposition tenait des consultations avec ses alliés régionaux, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, avant de décider de participer à la conférence internationale sur la Syrie proposée par Washington et Moscou. Accroître la pression sur Assad Les Etats-Unis et le Royaume-Uni veulent accroître la pression sur le régime du président syrien Bachar al-Assad et obtenir son départ à terme, a affirmé la veille le président Barack Obama au côté du Premier ministre David Cameron. “Ensemble, nous allons poursuivre nos efforts pour accroître la pression sur le régime, pour fournir de l'aide humanitaire aux Syriens souffrant (du conflit), pour renforcer l'aile modérée de l'opposition et nous préparer à une Syrie démocratique sans Bachar al-Assad”, a affirmé M. Obama lors d'une conférence de presse commune. De son côté, M. Cameron a appelé la communauté internationale à l'action, alors qu'elle est jusqu'ici en grande partie paralysée par les différends régnant entre les capitales occidentales et la Russie. “Nous saluons l'accord du président Poutine pour rejoindre les efforts destinés à aboutir à une solution politique. Les difficultés restent énormes, mais nous disposons d'une fenêtre avant que les pires craintes ne deviennent réalité”, a ajouté M. Cameron, alors que le conflit a déjà fait quelque 80.000 morts et commencé à se propager au-delà des frontières de la Syrie. “Il faut que les Syriens s'assoient à la même table pour se mettre d'accord sur un gouvernement de transition qui obtiendra le feu vert de tous les Syriens”, a encore dit M. Cameron.