Les cours du pétrole ont fini la semaine en nette hausse à New York et à Londres, accueillant d'un bon oeil l'annonce d'une amélioration du marché de l'emploi aux Etats-Unis, le premier consommateur de brut au monde, après quelques hésitations en début de séance. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet a terminé sur une hausse de 1,27 dollar à 96,03 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 104,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 95 cents par rapport à la clôture de la veille. Les opérateurs new-yorkais, qui ont initialement accueilli avec prudence les chiffres très attendus de l'emploi aux Etats-Unis, jugés cruciaux pour évaluer la solidité de la reprise économique du géant américain, ont peu à peu retrouvé de l'appétit pour le brut. Après une baisse de plus de 1 dollar dans la matinée, les cours ont terminé sur une très nette hausse. Si le taux de chômage a légèrement augmenté en mai par rapport au mois précédent à 7,6%, contre 7,5% jusqu'ici, les Etats-Unis ont annoncé vendredi que le pays avait créé 175 000 emplois en mai, soit mieux que les 159 000 embauches nettes attendues. Les courtiers ont eu peur que ces chiffres globalement supérieurs aux attentes ne risquent de déclencher un ralentissement précipité des mesures de soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie, a noté David Bouckhout, de TD Securities. La Fed, qui injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain via des rachats d'actifs, a averti que sa politique pourrait être durcie dans les prochains mois si la reprise américaine devenait de plus en plus vigoureuse. Et puis, le marché s'est rappelé les chiffres décevants de l'ISM manufacturier cette semaine et s'est rendu compte qu'on était encore loin des objectifs de la Fed pour le marché de l'emploi, à savoir un taux de chômage abaissé à 6,5% contre 7,6% actuellement. Au-delà de la politique monétaire américaine, ce rapport montre que le marché du travail continue à s'améliorer aux Etats-Unis, a commenté Jennifer Lee, économiste de BMO Capital Markets. Plus d'emplois que prévu ont été créés, ce qui soutient le marché car cela signifie que notre économie produit des emplois, que davantage de personnes utiliseront de l'essence pour aller au travail et dépenseront de l'argent dans les biens et services, a renchéri Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. La semaine prochaine, les opérateurs se pencheront sur d'autres indicateurs pour tenter de confirmer l'amélioration de la conjoncture économique, avec les ventes de détail en mai jeudi et la production industrielle en mai vendredi notamment. En Chine, le second consommateur de pétrole de la planète, le marché regardera ce week-end les chiffres de la production industrielle en mai et de la balance commerciale. Sur le front de l'offre, l'escalade des tensions en Syrie notamment est toujours au centre des préoccupations, le marché craignant une propagation des violences au reste du Moyen-Orient et des perturbations de l'approvisionnement en brut, a aussi souligné M. Lipow. En Asie, le pétrole était mitigé dans les échanges matinaux, dans un marché attentiste avant la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain, informations clé sur l'état de santé des Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet cédait cinq cents, à 94,71 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance gagnait sept cents, à 103,68 dollars.