La facture du blé pèse toujours lourd. En effet, malgré le recul des quantités du blé importé, la facture de ce produit essentiel est en hausse de 8.48%, durant les cinq premiers mois de 2013. Pour plus de précisions, le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes a indiqué que la facture des importations de blé a atteint 913,34 millions de dollars au cours des cinq premiers mois de cette année, contre 841,88 millions de dollars à la même période en 2012, soit une hausse de 8.48%. La même source a indiqué qu'en volume, les importations de blés tendre et dur ont atteint 2,451 millions de tonnes durant les cinq premiers mois de 2013, contre 2,586 millions de tonnes à la même période 2012, en baisse de 5,22%. Les achats de blé tendre ont atteint 704,94 millions de dollars pour une quantité de 1,942 million de tonnes, contre 550,785 millions de dollars et 1,918 million de tonnes à la même période en 2012. Ce sont les importations de blé tendre qui alourdissent la facture céréalière de l'Algérie, qui produit de plus en plus de blé dur et d'orge, dont la situation s'améliore d'année en année. Pour le blé dur, l'Algérie a importé durant les cinq premiers mois de 2013 pour 205,40 millions de dollars (501.737 tonnes), contre 291,1 millions de dollars pour l'achat de 668.352 tonnes à la même période de 2012. La hausse de la facture des importations des blés "est liée à la conjoncture du marché international des céréales, qui s'affiche tantôt en baisse tantôt en hausse", selon une source proche de l'OAIC, principal importateur public de céréales. Néanmoins, l'opérateur algérien saisit l'opportunité des meilleures baisses pour effectuer ses achats sur le marché. Les principaux pays fournisseurs de l'Algérie en blé durant les premiers mois de l'année 2013 sont pratiquement les mêmes que ceux de l'année précédente. Il s'agit notamment de la France, du Canada et des Etats-Unis d'Amérique. Ces chiffres nous font savoir que les pays du Maghreb en général, et l'Algérie en particulier restent dépendants des pays américains et européens. Alors qu'autrefois les pays du Maghreb étaient des greniers à blé pour certains pays d'Europe. Il est à rappeler que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, avait indiqué, lors de sa visite effectuée dans la wilaya de Tiaret, que la production céréalière sera bonne cette saison au niveau national, précisant qu'elle (production) sera "bonne" dans la région ouest du pays, à la faveur de la bonne pluviométrie. Evoquant la facture d'importation des céréales, M. Benaissa avait indiqué que la situation est en nette amélioration pour le blé dur et l'orge, à l'exception du blé tendre. Cette spéculation nécessite encore d'intenses efforts des fellahs pour améliorer le rendement, avait-il soutenu. L'Algérie n'a pas d'autres alternatives que d'améliorer sa production céréalière, et ce dans le but de diminuer sa dépendance des pays européens. Les accords de libre-échange entre l'Algérie et l'UE, les perturbations climatiques, le manque des technologies … ont tous accentué cette dépendance. Mais le beau vieux temps doit revenir, lorsque l'Algérie était le grenier à blé de certains pays européens, et n'était pas à leur merci.