Dans le but d'accélérer le processus de privatisation des entreprises, le gouvernement algérien tente, depuis quelques mois, de convaincre l'agence de notation britannique Fitch de proposer ses services en Algérie. L'objectif, bien évidemment, est de noter les entreprises publiques pour permettre aux investisseurs étrangers de disposer d'éléments fiables et rassurant afin de les aider à prendre leur décision. Le gouvernement entend ainsi encourager les prises de participation étrangères dans les capitaux des groupes publics et faciliter le processus de privatisation de ces derniers. "Certes, le coût d'une notation pour une entreprise est très élevé, soit entre 300 000 et 500 000 euros. Mais une fois notée, une entreprise a beaucoup plus de chances d'intéresser des investisseurs étrangers qu'une société non notée. "De nombreux investisseurs ne mettent leur argent que dans des entreprises notées par les grandes agences internationales", explique un économiste sur le sujet. Mais, dans sa tentative d'attirer les agences de notation, l'Algérie se heurte à un obstacle de taille : l'État lui-même n'est toujours pas noté. La cause ? L'Algérie souhaite d'abord achever les réformes économiques et sociales avant d'ouvrir ses portes à ces agences très écoutées par les investisseurs internationaux. "Ces agences, explique l'économiste, prennent en compte plusieurs paramètres pour noter un pays, à savoir des paramètres économiques, sociaux, politiques, sécuritaires…Et l'Algérie préfère attendre encore un peu, de telle sorte à obtenir une notation correcte dès le départ, au moins dans la moyenne des pays émergents. C'est très important d'être bien noté dès le départ, car ces agences ne font évoluer leurs notations que sur de longues périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs années. Toutefois, tant que l'Etat algérien n'est pas noté, les agences de notations hésitent à proposer leurs services aux entreprises, car ne disposant pas de tous les éléments nécessaires pour établir leurs diagnostics. Contrairement à l'Algérie, le Maroc et la Tunisie sont notés depuis déjà quelques années par des agences internationales. Récemment, le Maroc a même vu sa notation revue en hausse. Ce qui a permis à ce pays d'attirer de nombreux investisseurs aussi bien à travers l'implantation de nouveaux projets industriels ou par des achats de titres à la Bourse de Casablanca, de plus en plus dynamique. Il est utile de noter que La société Fitch Ratings Ltd est une agence internationale de notation financière, basée à la fois à New York et à Londres. C'est la plus petite des trois NRSRO (Nationally Recognized Statistical Rating Organizations, organisations d'évaluation financière et statistique nationalement reconnues) reconnues par la SEC américaine (commission des opérations de Bourse); ses concurrents sont Standard & Poor's (S&P) et Moody's. Fondée par John Knowles Fitch, le 24 décembre 1913 à New York, sous le nom de Fitch Publishing Company, elle a fusionné avec la société IBCA Limited, basée à Londres, en décembre 1997, passant ainsi sous le contrôle de la holding française Fimalac. En 2000, Fitch Ratings a acquis les sociétés Duff & Phelps Credit Rating Co. (basée à Chicago) et Thomson BankWatch. Fitch Ratings utilise un classement très proche de celui de S&P. Elle utilise également des notes intermédiaires avec les signes " + " et " - ", par exemple : BBB+, BBB-.