Le prix payé en moyenne par les annonceurs quand un internaute clique sur leurs publicités a encore baissé de 6% sur un an, et de 2% sur un trimestre. Google a enregistré une croissance moins étincelante que prévu au deuxième trimestre, un important changement de sa stratégie publicitaire portant notamment moins de fruits qu'espéré. Le géant américain de l'internet a annoncé un bond de 16% de son bénéfice net trimestriel, à 3,23 milliards de dollars, et de 20% pour son chiffre d'affaires, à 14,11 milliards. Malgré cette progression à faire pâlir d'envie beaucoup d'entreprises, les chiffres ont interrompu la course vers les 1 000 dollars dans laquelle l'action Google semblait lancée ces dernières semaines. Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, elle repassait même sous la barre des 900 dollars. Le groupe ne s'est en effet pas montré à la hauteur des attentes, ce qui lui arrive rarement. Le bénéfice ajusté par action, une référence pour le marché, a notamment atteint seulement 9,56 dollars quand les analystes espéraient en moyenne 10,78 dollars. Nouveau format publicitaire Une autre donnée très surveillée a déçu: le prix payé en moyenne par les annonceurs quand un internaute clique sur leurs publicités a encore baissé de 6% sur un an, et de 2% sur un trimestre. Les experts du secteur espéraient le voir rebondir après le lancement plus tôt cette année d'un nouveau format publicitaire par le groupe, permettant des campagnes à la fois sur des ordinateurs classiques et sur des appareils mobiles. Le directeur financier Patrick Pichette a estimé lors d'une conférence avec des analystes qu'il faudrait peut-être un an pour que le plein effet se fasse sentir, se disant néanmoins "très content de la performance générale" du groupe dans la publicité.
Motorola à nouveau en perte Le fabricant de téléphones portables Motorola Mobile, racheté l'an dernier, pèse toujours sur les comptes avec une nouvelle perte d'exploitation de 342 millions de dollars ce trimestre. Cela porte la facture à près d'un milliard de dollars en neuf mois, a relevé un des analystes lors de la conférence. Patrick Pichette a souligné que les cessions d'actifs périphériques de Motorola, avaient permis de récupérer des liquidités, comme celle des décodeurs et modems, qui a représenté ce trimestre un gain de 747 millions de dollars. Outre les cessions, Google a taillé dans les effectifs de sa filiale, et Motorola a fait "beaucoup de progrès" depuis un an, a-t-il assuré, promettant une démonstration du "nouveau Motorola" dans "les prochains trimestres".
Le 1er Smartphone américain "Vous le verrez dans les prochaines semaines en fait", a-t-il ajouté: une allusion au très attendu "Moto X", le premier téléphone que Motorola conçoit entièrement sous l'égide de Google et sur lequel reposent beaucoup d'espoirs. Des sites spécialisés pensent que l'appareil, qui serait le premier smartphone fabriqué aux Etats-Unis, pourrait être présenté le 24 juillet. Certains analystes craignent que ce téléphone portant l'empreinte de Google nuise aux relations actuelles du groupe avec les nombreux fabricants concurrents qui utilisent son système d'exploitation mobile Android. Ce dernier fait aujourd'hui fonctionner environ 900 millions d'appareils dans le monde, avec en moyenne 1,5 million d'activations par jour. "Rien n'a changé", a assuré le directeur général Larry Page, insistant sur le fait que Motorola était géré "indépendamment".
Des investissements en vue Google, qui disposait à la fin juin de 54,4 milliards de dollars de liquidités, dit vouloir continuer de faire des investissements "importants". A côté de son cœur d'activité, la recherche en ligne et la publicité, auxquelles sa direction assure toujours consacrer la majorité de ses ressources, le groupe fait des incursions dans d'autres secteurs. Outre les téléphones, il commercialise ses propres ordinateurs, travaille sur une voiture sans chauffeur. La presse a aussi évoqué cette semaine un projet de service de télévision par internet pour lequel il aurait commencé à approcher de grands médias. "C'est toujours une erreur d'assumer que la technologie va rester statique", a commenté Larry Page. Interrogé sur ce que pourrait être la prochaine offensive de Google, il a évoqué "d'autres types d'appareils et de façon d'interagir avec l'informatique et l'internet", mais sans donner d'exemple précis hormis l'actuel projet très médiatisé de lunettes interactives du groupe.