La classe politique est à l'heure des préparatifs internes en prévision des élections locales du 29 novembre. Le FLN, RND, MSP, FFS, RCD qui jouissent de plusieurs années d'expérience dans la gestion locale doivent désormais faire preuve de responsabilité dans le choix de leurs candidats respectifs et par conséquent les futurs élus aux APC et APW. Avec la nouvelle configuration introduite par les amendements récents apportés au régime électoral, toutes les formations politiques ont la possibilité de poursuivre leur parcours dans la gestion des collectivités locales. Les contours de ce double scrutin pour l'élection des membres des APC et des APW commencent à se dessiner par un recueil élémentaire des candidatures devant obligatoirement se prêter à un tri au sein de chaque parti politique. Lorsque l'on prend en considération les textes et les lois en vigueur, la démocratie locale et la bonne gouvernance sont au rendez-vous de la décentralisation. Mais il faut admettre que les communes sont encore loin d'être autonomes. La majorité dépend encore de l'extérieur tant du point de vue financier que du point de vue des capacités de planification et de gestion. Il existe encore des risques importants de dérives autoritaires au niveau des élus locaux, là où les réseaux de parenté et de tribalisme ainsi que les normes sociales, sont encore contraignantes. Les mandats sont arrivés à échéance, les communes vivent actuellement au rythme des bilans. Au niveau presque de toutes les communes, le mandat s'est distingué par des dysfonctionnements, la déliquescence, l'incompétence des élus, la corruption, l'inefficacité bureaucratique, la confusion entre biens publics et biens privés et autres dérives qui ont sanctionné plus le citoyen. La commune, lieu d'expression privilégié de la décentralisation et de la démocratie, a aujourd'hui besoin d'une véritable collectivité de base, avec des compétences claires dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'habitat et des équipements socioéconomiques, les marchés et la voirie, l'assainissement et l'AEP et dont les règles de fonctionnement, y compris les aspects de contrôle, doivent être bien définis. Dans ce contexte, l'action directe du futur élu s'avère essentielle pour appuyer ce processus de développement et de décentralisation de l'Etat au niveau local. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika lors de sa récente visite à la wilaya de Jijel, a, au cours d'un débat avec les citoyens, mis l'accent sur leurs choix qu'ils doivent opérer pour élire des élus locaux compétents et intègres à même d'être les authentiques représentants de la population au sein des assemblées élues. Autant donc de pistes de réflexion pour les différents acteurs politiques et également pour les électeurs et les électrices en vue de contribuer ensemble à construire une commune efficace porteuse de développement et de démocratie à la faveur de la capacité et de la puissance de ses élus. L'élu local peut-il donc être une pierre de base de l'édifice communal ? La balle semble à la fois être dans le camp des partis politiques et de la société civile pour donner mandat à des gens qui s'approprient vraiment ce pôle démocratique, en l'occurrence la collectivité locale. Il ne s'agit pas d'injustice sociale ou de favoritisme du moment que le vœu et la volonté de l'administré rejoignent la détermination de l'Etat dans le sens de corriger toutes les erreurs et œuvrer pour une véritable représentativité de la population par les élus. La participation aux prochaines élections locales qui est une ambition pour tout parti politique, constitue un test fondamental pour tous les acteurs qu'ils soient partisans ou indépendants à présenter des candidats sérieux et efficaces qui réussissent à gagner la confiance du collège électoral et de fait, à investir la commune et à se mettre au service de l'intérêt de la population pour la gestion et la solution de ses nombreux problèmes. Dans ce registre, l'équité et la justice doivent prévaloir dans cette gestion future, loin, de tout esprit partisan. La crédibilité et l'intégrité de l'élu qu'il soit à l'APC ou à l'APW, est un instrument des plus importants dans le rapprochement avec le citoyen et la société civile, c'est aussi le moyen le plus approprié pour répondre aux aspirations, aux préoccupations et aux besoins les plus pressants de la population. Au vu des profondes mutations que connaît sans cesse le pays, la commune est appelée à opter pour un nouveau profil de développement favorisant des politiques et des actions différenciées en fonction des citoyens et de leurs conditions sociales, économiques, culturelles et environnementales. Il convient donc de repenser le rôle de l'élu en s'interrogeant sur sa mission au niveau local. Ainsi, il conviendrait d'imaginer, en plus du cadre juridique, des incitations pour surmonter certains clivages d'ordre politique, idéologique et tribal qui gangrènent les assemblées élues.