La Banque centrale américaine a annoncé comme attendu mercredi la poursuite de sa politique de soutien exceptionnel à la reprise économique des Etats-Unis, en notant le rythme "modeste" de l'expansion économique au premier semestre. Le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) maintient le taux directeur proche de zéro ainsi que ses injections massives de liquidités dans le circuit financier d'un montant de 85 milliards de dollars par mois, selon son communiqué. Le Comité note toutefois, et c'est nouveau dans son communiqué, que l'inflation aux Etats-Unis a été "de façon constante sous son objectif de 2%" ce qui pourrait "poser des risques" pour la performance de l'économie. En glissement annuel en juin, la hausse des prix à la consommation s'est établie à 1,8%, et à 1,6% si l'on exclut les secteurs volatils de l'énergie et de l'alimentation.
Rythme de croissance "modeste" au 1er semestre La Fed se redit prête à adopter une politique encore plus accommodante en augmentant ses achats d'actifs si une inflation trop basse devenait préoccupante. Léger changement dans leur évaluation de l'expansion de l'économie américaine, les dirigeants de la Banque centrale estiment que le rythme de croissance a été "modeste" au premier semestre, au lieu de "modérée", selon le qualificatif utilisé jusqu'ici. Ils soulignent aussi que les taux d'intérêt sur les crédits immobiliers ont augmenté. La Fed ne donne pas de nouvelles indications sur le calendrier d'une réduction graduelle de ses achats d'actifs qu'elle poursuit en l'état pour l'instant. Le président de la Fed Ben Bernanke avait déjà averti que dès que le taux de chômage baisserait autour de 7% dans un contexte de prix stables, la Banque centrale réduirait graduellement ces injections de liquidités plus tard dans l'année pour les conclure au milieu de 2014. Le FOMC a enfin laissé son taux directeur inchangé entre zéro et 0,25% comme il le fait depuis fin 2008 tant que le taux de chômage sera au-dessus de 6,5%, dans un contexte de stabilité des prix. Un seul membre du FOMC a voté contre les décisions du Comité. Esther George, présidente de l'antenne de Kansas City, qui s'est déjà opposée à cette politique ultra-accommodante estimant qu'elle pouvait susciter de l'inflation. Pour Katherine Smith, analyste chez IHS Global Insight, "la Fed semble regretter d'avoir commencé à parler d'une réduction de sa politique ultra-accommodante. Nous continuons à penser qu'elle attendra probablement le début de 2014" pour réduire ses achats d'actifs.
Pib en hausse de 1,7% au 2e trimestre Dean Maki de Barclays, lui, "continue de penser que le FOMC réduira ses achats d'actifs en septembre si les deux prochains rapports sur l'emploi sont raisonnablement bons". Au deuxième trimestre, la croissance du PIB américain a affiché 1,7%, un rythme modéré mais plus fort que prévu, selon le département du Commerce mercredi.