Moscou et Washington sont unanimes sur la nécessité de tenir une conférence internationale sur la Syrie, dite Genève-2, appelée à aboutir à un règlement politique de la crise syrienne, a déclaré à Washington le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "Notre objectif est commun : obtenir un règlement politique de la crise syrienne et lancer la conférence Genève-2". A mon avis, cette conférence devra déboucher sur la mise en place de l'objectif fixé par les leaders du G8 lors du sommet de Lough Erne (Irlande du Nord), celui d'unir le gouvernement et l'opposition syriens dans la lutte contre le terrorisme", a souligné le chef de la diplomatie russe lors d'une rencontre au format "2+2" regroupant les ministres russes et américains des Affaires étrangères et de la Défense. Compte tenu de la situation actuelle en Syrie, c'est ce qu'il faut faire, a conclu M. Lavrov. Début mai dernier, les chefs des diplomaties russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry, ont convenu à Moscou de convoquer une nouvelle conférence internationale sur le règlement du conflit syrien. Ce forum doit faire suite à celui de Genève tenu en juin 2012. La nouvelle conférence (appelée "Genève 2") aura également lieu dans cette ville suisse, bien que sa date n'ait pas encore été fixée. Le but de Genève 2 est de réunir à la table de négociations les représentants des autorités et de l'opposition.
La livraison de missiles S-300 en Syrie retardée D'après le calendrier des livraisons pour le contrat de l'agence russe Rosoboronexport signé avec la Syrie, une partie des missiles sol-air S-300PMU-2 devait être envoyée au printemps 2013, mais leur livraison a été reportée à 2014, selon le quotidien Vedomosti. Cette information a été annoncée dans le rapport annuel de l'usine Avangard de Moscou (qui fait partie du consortium Almaz-Anteï) (constructeur des missiles 48N6E2 pour les S-300) publié sur le site de l'entreprise. Selon ce rapport, le bureau d'études Fakel a envoyé le 3 avril une lettre disant que la deuxième livraison à Fakel était reportée à juin 2014. La première livraison des missiles à Fakel a eu lieu en mai 2013. Le contrat avec la Syrie pour la fourniture de quatre systèmes S-300PMU-2 pour 1 milliard de dollars a été signé en 2011. Au printemps 2013, cette question s'est retrouvée au centre de l'attention de la communauté internationale après une mauvaise traduction de l'interview du président syrien Bachar al-Assad, où il aurait déclaré que les S-300 étaient déjà livrés. En juin, le président russe Vladimir Poutine a précisé que les S-300 n'étaient pas encore livrés en Syrie, et auparavant les dirigeants russes avaient annoncé que le contrat était annulé. Deux sources de l'industrie de l'armement ont expliqué que le rapport d'Avangard montrait qu'une partie des S-300 était déjà prête mais retenue en Russie, et la production de l'autre partie a été reportée à plus tard. Sachant que les Syriens ont déjà versé un acompte de plusieurs centaines de millions de dollars, selon les sources. La livraison des missiles S-300 a été retardée car ce système ne convient pas pour les opérations contre les rebelles et serait certainement inutile en Syrie dans les conditions actuelles pour parer une attaque aérienne de l'Occident, tout en étant un élément irritant dans les relations avec l'Occident, déclare Rouslan Poukhov, membre du Conseil public auprès du ministère de la Défense. La Syrie ne soulèvera pas la question de l'accélération de la livraison des S-300 ou du retour de l'acompte, car la Russie est son principal partenaire étranger et le soutien de Moscou vaut bien plus, affirme une source proche de la direction de Rosoboronexport. Néanmoins, l'opposition syrienne continue d' exhorter Moscou à renoncer au soutien de Bachar al-Assad. D'après Reuters, lors de sa visite à Moscou la semaine dernière, le chef du renseignement saoudien Bandar Ben Sultan a proposé à Poutine de conclure un accord pour l'achat d'armements pour 15 milliards de dollars, ainsi que de garantir que les producteurs du gaz dans le Golfe n'entraveraient pas aux fournitures de gaz russe en Europe occidentale. En échange, Moscou ne s'opposerait pas aux nouvelles sanctions contre le régime syrien au Conseil de sécurité des Nations unies.
L'opposition recrute des volontaires pour "les Forces armées nationales" L'opposition syrienne s'apprête à recruter des volontaires pour former les rangs des "Forces armées nationales", a annoncé Ahmed Jabra, chef de la Coalition nationale de l'opposition syrienne. "Conjointement avec l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL), la Coalition élabore une stratégie pour former une armée nationale. Les volontaires seront recrutés aussi bien dans le sud du pays que dans le nord qui abritera d'ailleurs son noyau", a indiqué l'opposant syrien cité par l'agence égyptienne MENA. M.Jabra a expliqué que la mise en place de cette force armée, qui comptera à ses débuts quelque 6 000 hommes, permettrait de se débarrasser d'une série de problèmes, dont des chefs de guerre. L'ASL qui tient tête aux troupes gouvernementales syriennes compte dans ses rangs un nombre considérable de mercenaires étrangers. Les médias et des organismes de la défense des droits de l'homme font régulièrement état de violences commis par ces derniers. Pillant les zones occupées et organisant des lynchages, les mercenaires, fidèles non à une partie en conflit, mais aux Etats et aux organisations les ayant enrôlés, représentent un vif danger pour les civils soutenant le régime syrien. Eclaté en mars 2011, le conflit armé opposant les insurgés aux forces gouvernementales a fait, selon l'ONU, plus de 100 000 victimes.