GDF Suez a confirmé cette semaine ses objectifs annuels, malgré des conditions économiques difficiles qui ont plombé ses résultats au premier semestre, et n'ont été qu'en partie compensées par une météo très favorable à l'énergéticien. Sur le semestre écoulé, le bénéfice net publié a reculé de 26% à 1,7 milliard d'euros, plombé essentiellement par 441 millions d'euros de dépréciations liées à des actifs essentiellement européens, mais le bénéfice récurrent (hors éléments exceptionnels) a reculé de 1,7% seulement, à 2,4 milliards, détaille l'énergéticien français dans un communiqué. Le chiffre d'affaires est quant à lui ressorti en recul de 1,5% à 42,6 milliards. Le groupe, qui est l'un des principaux producteurs mondiaux d'électricité et de gaz, résume ainsi la situation : le groupe évolue dans un contexte économique toujours incertain et difficile, en particulier dans la production d'électricité en Europe où les conditions de marché déprimées ne montrent à ce jour aucun signe d'amélioration. Le secteur électrique européen est en effet pris en étau entre des surcapacités globales et une demande affectée par la crise. Et la production d'électricité à partir du gaz naturel (dans laquelle GDF Suez est très présent) est minée par un regain de compétitivité du charbon, ce qui a forcé le groupe à fermer ou suspendre toute une série de centrales à gaz en France et en Europe. GDF Suez a aussi pâti de la fermeture prolongée de deux réacteurs nucléaires belges jusqu'en juin 2013, du fait de craintes sur leur sûreté. Elle a amputé de 318 millions d'euros l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du semestre. Néanmoins, le groupe a réalisé une bonne performance malgré un contexte économique dégradé en Europe et dégagé des résultats meilleurs qu'attendu, a estimé son P-DG Gérard Mestrallet, lors d'une conférence téléphonique.
GDF Suez a bénéficié du temps pourri Le groupe a notamment bénéficié d'une météo particulièrement mauvaise en France et dans une partie de l'Europe, avec un hiver rigoureux suivi d'un printemps pourri qui ont accru la demande d'énergie, et dopé l'Ebitda du groupe de 369 millions d'euros de janvier à juin. GDF Suez a aussi tiré parti de son développement accéléré dans les pays émergents et de mesures d'économies, sans oublier la réforme des tarifs du gaz en France, et la renégociation de ses contrats d'approvisionnement gazier avec ses grands fournisseurs. Après s'être entendu avec le norvégien Statoil, il vient de conclure des pourparlers avec le géant russe Gazprom, avec un résultat très favorable. Enfin, en comptant des émissions d'obligations dites hybrides début juillet, et la déconsolidation de la dette de Suez Environnement, filiale à 36% de GDF Suez, l'endettement du groupe a chuté en six mois d'un tiers à 30 milliards d'euros, avec un an et demi d'avance sur son propre objectif. Dans la foulée, l'énergéticien a maintenu ses objectifs pour 2013, dont un bénéfice net récurrent attendu entre 3,1 et 3,5 milliards d'euros. Les investisseurs ont bien accueilli ces annonces, à l'image des analystes de la banque Citi qui ont évoqué une solide série de résultats. Vers la mi-journée, l'action du groupe gagnait 4,88% à 16,54 euros, signant la deuxième plus forte hausse au sein d'un CAC 40 en hausse de 0,10%. Par ailleurs, le groupe va continuer à mener une revue rigoureuse de ses actifs européens, a assuré le numéro deux du groupe, Jean-François Cirelli. GDF avait annoncé au printemps la mise sous cocon de trois centrales à gaz françaises représentant 1,4 gigawatts de capacités, après la restructuration de 10,6 GW en Europe depuis 2009, essentiellement aux Pays-Bas et en Allemagne. Cette revue d'actifs passera par l'examen d'une nouvelle tranche d'actifs (des centrales à gaz en Europe de l'Est et du Sud), qui représentent un total de 2 gigawatts de capacités. Parallèlement, GDF Suez va poursuivre ses cessions et devrait annoncer dans les prochaines semaines une transaction qui réduira encore son exposition à la production d'électricté thermique en Europe, a indiqué la directrice financière, Isabelle Kocher. Nous accélérons notre transformation pour protéger le groupe de la détérioration du marché de l'énergie en Europe, a résumé M. Mestrallet. Enfin, GDF Suez a dit attendre du gouvernement belge un double engagement législatif et contractuel sur les conditions de prolongation du réacteur n°1 de la centrale de Tihange.