Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a nommé dimanche Mourad Medelci au poste de président du Conseil constitutionnel, a-t-on appris de source officielle. Le président de la République a procédé à cette nomination conformément à l'article 164 de la Constitution, en remplacement de Tayeb Belaïz qui a été désigné à la tête du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, a précisé la même source. Les deux hommes ont pour point commun d'être issus du secteur de la justice et de maîtriser les rouages de la politique algérienne. Mais dans le cas présent, la compétence et le professionnalisme passent au second plan. Fidélité et obéissance sont les deux critères de sélection sur lesquels s'est basé le choix d'Abdelaziz Bouteflika pour nommer le nouveau président de cette institution. La Constitution stipule dans son article 164 que "le président de la République désigne, pour un mandat unique de six (6) ans, le président du Conseil constitutionnel". "Le Conseil constitutionnel est composé de neuf (9) membres : trois (3) désignés par le président de la République dont le président, deux (2) élus par l'Assemblée populaire nationale, deux (2) élus par le Conseil de la Nation, un (1) élu par la Cour suprême, et un (1) élu par le Conseil d'Etat", stipule en outre cet article. M. Medelci occupait auparavant le poste de ministre des Affaires étrangères. Le président Bouteflika a procédé mercredi à un important remaniement ministériel et réduit, selon les observateurs, l'influence des services secrets, considérés comme les réels détenteurs du pouvoir en Algérie. Ces décisions traduisent sa volonté de briguer un quatrième mandat en 2014, selon les journaux algériens. Le président Bouteflika, rentré le 16 juillet à Alger après 80 jours d'hospitalisation en France pour un AVC, n'a pas fait d'annonce officielle à propos d'une éventuelle candidature au scrutin, prévu au printemps 2014. Mais le Front de libération nationale (FLN), parti majoritaire, et d'autres partis politiques membres du gouvernement, comme le Mouvement Populaire Algérien (MPA) et le Rassemblement pour l'Espoir de l'Algérie (TAJ), ont d'ores et déjà annoncé leur soutien à une éventuelle candidature du président pour un quatrième mandat. Le chef l'Etat, encore affaibli physiquement, sait que son destin est intimement lié à la personne qui siégera à la tête de ce Conseil. En effet, le Conseil constitutionnel est la seule institution qui dispose du pouvoir de mettre fin au mandat du président de la République à travers les dispositions de l'article 88 de la Constitution.