Alors que le prix du pétrole sur les marchés internationaux est supérieur à 111 dollars, le ministre des Finances M. Karim Djoudi, estime que les équilibres budgétaires du pays ne semblent pas menacés puisqu'un baril à 71 dollars suffira pour les garantir. Le premier financier du pays recommande qu'il faudrait être très prudent dans la conduite de la politique budgétaire. Ainsi, le ministre annonce qu'en prévision de clôture pour l'année 2013, le déficit du Trésor enregistre un repli substantiel par rapport à 2012 puisqu'il devrait s'établir à 1.138 milliards (mds) de dinars pour un prix d'équilibre situé à 71 dollars le baril. D'ailleurs, selon M. Djoudi cette "gestion prudente des finances publiques" a permis de réaliser des résultats positifs. Grâce à cette gestion qu'il y a bien eu consolidation du solde du Fonds de Régulation des Recettes (FRR), qui est passé de 171,5 mds de DA (4% du PIB) en 2001 à 2.931 mds de DA (34% PIB) en 2006 pour arriver à 5.634 mds de DA (35%) en 2012. D'autre part, elle a permis de réduire le ratio de la dette publique intérieure par rapport au PIB de 23,6% en 2001 à 8,3% en 2012. En, outre, poursuit le premier financier du pays, cette gestion prudente a permis également de faire baisser la dette extérieure de 18,1 mds de dollars en 2001 à 402,5 millions de dollars en 2012, soit 33,1% du PIB à 0,2%. La loi de finances de 2013 a prévu 2.544,2 milliards (mds) de DA, soit quelque 33,5 mds de dollars, de dépenses d'équipement. Ces prévisions sont en baisse de près de 10% par rapport aux dépenses prévisionnelles de 2012. Elle prévoit aussi un déficit budgétaire de près de 19% du PIB. Cependant, la stimulation de la croissance économique hors hydrocarbures est actuellement entre les mains des banques, remarque t-il aussi. "Les banques jouent un rôle primordial en accompagnant les acteurs véritables de la croissance que sont les entreprises créatrices de richesse et d'emplois", a-t-il souligné en rappelant la "contribution décisive" apportée par les pouvoirs publics aux banques publiques en confortant leur assise financière. La croissance hors hydrocarbures, dont la moyenne pour la période 2001-2012 a été de 6%/an, mérite d'être "consolidée par une dynamique de croissance endogène", a recommandé le ministre. Au_ sujet de l'inflation et concernant les mesures permettant de la contenir (9% en 2012), M. Djoudi a affirmé que la maîtrise de celle-ci demeure une "préoccupation constante" de son ministère ainsi que de la Banque d'Algérie (BA). Et pour mieux contrôler le système bancaire et pratiquer une politique de taux d'intérêt fondé sur le principe du taux d'intérêt réel et éviter par conséquent l'accumulation des créances non-performantes, précise-t-il, , la Banque d'Algérie veille à la stabilité des prix en tant qu'objectif de la politique monétaire et va donc affiner prochainement sa politique de régulation. D'autre part , M. Karim Djoudi, déclare qu' "A l'état actuel de notre économie, une réduction de nos dépenses d'équipement impacterait immédiatement et de manière négative la croissance, particulièrement dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, détruirait l'emploi et réduirait le pouvoir d'achat des citoyens", a-t-il tranché dans un entretien. L'enjeu consiste donc à "préserver l'équilibre budgétaire à moyen terme sur la base d'un prix acceptable du baril de pétrole permettant à la fois de sauvegarder les intérêts des générations futures tout en stimulant la croissance économique", a soutenu le premier argentier du pays. M. Djoudi qui reconnaît que les dernières augmentations des dépenses publiques venaient appliquer des décisions "éminemment politiques", a insisté sur la nécessité de "garantir les équilibres budgétaires en contenant les dépenses de fonctionnement de l'Etat". Cet accroissement des dépenses est également dû aux charges récurrentes générées par la réception des nouveaux équipements publics réalisés dans le cadre des programmes d'investissement engagés depuis 2001. Enfin, tout en rappelant l'effort de soutien des prix des produits et des services de base, qui a permis, selon lui, le maintien d'une inflation à un niveau "raisonnable", M. Karim Djoudi, note que le gouvernement met en œuvre "une politique de préservation du pouvoir d'achat des citoyens et des populations".