La banque centrale américaine (Fed) a adopté, avant-hier, une proposition de réglementation exigeant des grandes banques qu'elles renforcent leurs réserves de liquidités afin de pouvoir résister à une crise financière comme celle de 2008. La proposition, votée par le directoire de la Réserve fédérale et soumise aux commentaires de la profession bancaire pendant une période de 90 jours, "va mettre en pratique le ratio de liquidités de Bâle III", a indiqué le président de la Fed Ben Bernanke au cours d'une réunion publique du directoire. "C'est une composante clé de notre effort pour promouvoir la stabilité financière", a-t-il ajouté. Cette règle, qui sera effective début 2015, "exige pour la première fois aux Etats-Unis des réserves de liquidités de qualité, ce qui va favoriser un système financier plus sûr et plus résilient", a ajouté le patron de la Fed. Ces actifs liquides sont typiquement du numéraire et des obligations d'Etat. Les très grandes banques disposant de plus de 250 milliards de dollars d'actifs devront "détenir un montant d'actifs liquides de qualité suffisamment important pour leur permettre de survivre un scénario de stress financier pendant 30 jours", selon le texte. Les banques moyennes, dont les actifs se situent entre 50 milliards et 250 milliards de dollars, devront disposer de réserves liquides pour 21 jours. L'imposition de ratios de liquidités (LCR) "devrait réduire la probabilité qu'un important et complexe groupe financier demande de l'assistance lorsqu'il est confronté à une sévère crise de liquidités", ajoute le texte. Après la crise financière provoquée par les prêts immobiliers à taux risqués (subprimes) en 2008, de nombreuses banques jugées "trop importantes pour faire faillite" (too big to fail) ont reçu le soutien de l'Etat américain. "Je soutiens avec force" cette nouvelle règle qui "est une des réformés clé de Bâle III", a indiqué Janet Yellen, la future présidente de la banque centrale qui participait au Conseil d'administration jeudi par téléphone. Le nouveau cadre réglementaire international, dit Bâle III, élaboré après la crise financière, vise notamment à renforcer les fonds propres des banques, de même que leurs réserves de liquidités pour limiter les risques de défaillance et éviter de nouvelles crises.
Remplacer les coupes budgétaires par des mesures "de bons sens" Le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew a appelé, avant-hier, le Congrès à remplacer les coupes budgétaires automatiques par des mesures de "bon sens" pour réduire les dépenses. Intervenant devant le Center for American Progress, un institut d'études de Washington, M. Lew a aussi enjoint le Congrès à adopter une réforme de l'immigration qui pourrait, selon lui, accroître la croissance américaine de plus de 1 000 milliards de dollars. Une semaine après la réouverture de l'administration, qui a fermé partiellement pendant 16 jours lors d'un bras de fer sur le budget au Congrès, M. Lew estime "qu'il faut remplacer les coupes budgétaires, qui ont un impact négatif sur l'économie, par des mesures de bons sens qui réduisent les dépenses". Citant le Bureau du budget du Congrès (CBO), le secrétaire au Trésor a assuré que les coupes budgétaires automatiques réduiraient le Produit Intérieur brut américain de 1,2% d'ici le troisième trimestre de l'année prochaine. Cela se traduit par "pas moins de 1,6 million d'emplois de moins". "Si nous pouvons tomber d'accord sur des politiques à moyen et long terme pour remplacer ces coupes budgétaires, nous ferons quelque chose de bien pour notre économie", a-t-il conclu. A propos de la réforme de l'immigration, dont un projet de loi a déjà été voté au Sénat mais pas à la Chambre des représentants, M. Lew estime que "cette loi non-seulement renforcerait les frontières (...) mais augmenterait aussi la croissance de plus de 1 000 milliards de dollars". "C'est en attirant des scientifiques qualifiés, des ingénieurs et des entrepreneurs dans notre pays que cette loi dopera la croissance", a-t-il ajouté. "Cela engendrera une nouvelle demande pour la consommation et dynamisera l'activité économique, tout en générant des revenus issus des taxes salariales qui réduiront notre déficit et amélioreront le financement de la retraite (social security) et de l'assurance santé pour les plus âgés (Medicare)", a-t-il ajouté.
Recul des inscriptions hebdomadaires au chômage à 350 000 Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé aux Etats-Unis pour la deuxième semaine consécutive, a indiqué, avant-hier, le département du Travail. Le ministère a recensé le dépôt de 350 000 nouvelles demandes d'allocations pendant la semaine close le 19 octobre, en données corrigées des variations saisonnières, marquant une décrue de 3,3% par rapport à la semaine précédente. Les analystes se montraient plus optimistes et tablaient sur un repli plus marqué de 4,7%. Le ministère a par ailleurs revu en hausse de 1,1% son estimation du nombre de nouveaux chômeurs pour la semaine du 5 au 12 octobre. Un représentant du ministère a indiqué ne pas être en mesure d'évaluer l'impact des seize jours de paralysie budgétaire qui ont frappé les Etats-Unis pendant la première moitié du mois d'octobre. En moyenne sur un mois, le nombre de nouveaux chômeurs s'est élevé à 348 250 pendant la semaine close le 19 octobre, en hausse de 3,2% par rapport à la semaine précédente. Ce chiffre témoigne toutefois d'une décrue de 5,6% sur un an. Selon les données mensuelles publiées mardi, le taux de chômage aux Etats-Unis a légèrement reflué en septembre sur un mois pour s'établir à 7,2%, mais les créations d'emplois ont nettement ralenti.
Légère hausse du déficit commercial Le déficit commercial des Etats-Unis s'est légèrement aggravé en août sous l'effet d'un repli des exportations, selon des chiffres publiés par le département du Commerce. Le solde chroniquement déficitaire des échanges de biens et de services du pays avec le reste du monde s'est établi à 38,8 milliards de dollars, en données corrigées des variations saisonnières, soit une hausse de 0,5% par rapport au mois précédent. Cette très légère aggravation du déficit commercial, qui intervient après un bond de près de 12% en juillet, a surpris les analystes qui tablaient sur une décrue de 1,3%. Le ministère a par ailleurs revu à la baisse son estimation du déficit pour le mois de juillet, de 39,1 à 38,6 milliards. En août, la balance commerciale américaine a une nouvelle fois été plombée par le déficit sur les échanges de biens (58,2 milliards) tandis que le secteur des services affichait un excédent stable par rapport à juillet (19,4 milliards). L'aggravation observée en août tient globalement à un léger repli des exportations (-0,1% à 189,2 milliards) qui s'est conjugué à une stabilisation des importations au niveau élevé de 228,0 milliards. Les importations de biens d'équipements ont pesé dans la balance en atteignant leur plus haut niveau (46,3 milliards) depuis mai 2012. Les importations de pétrole brut se sont, elles, affichées en baisse (-2,1% à 22,8 milliards). La bonne tenue des exportations de voitures et pièces détachées produites aux Etats-Unis, qui ont atteint un niveau record en août (13,1 milliards), n'a pas suffi à inverser la tendance, selon les données du ministère. Sur un an, le déficit commercial américain en août s'affiche en forte décrue de 11,8%.
Hausse des prix des produits importés Les prix des produits importés aux Etats-Unis ont augmenté de 0,2% en septembre et leur évolution a été révisée en hausse pour le mois précédent, a indiqué le département du Travail. En août, les prix qui avaient d'abord été estimés stables, ont également progressé de 0,2%. Avec ces deux mois consécutifs de hausse, les prix à l'importation sont en augmentation pour la première fois depuis février. L'augmentation de septembre a été tirée par la hausse des prix du fioul. Ils ont grimpé de 0,6% en septembre et de 1,6% en août. En excluant les importations de fioul, les prix des produits importés n'augmentent plus que de 0,1% et sont en retrait de 0,2% pour le mois d'août. Sur un an, les prix à l'importation restent toutefois en retrait de 1% en septembre, et de 1,2% en excluant le fioul. Par origine géographique, les prix des importations venant de Chine ont légèrement progressé de 0,1%, comme en août, mais sont en recul de 1% sur un an. Les prix des importations de l'Union Européenne sont en revanche en hausse de 0,4% en septembre, la plus forte augmentation depuis février. Les prix d'importation de produits du Japon sont de nouveau en recul (-0,2%) après avoir été stables en août. Sur un an, ils ont baissé de 2,8%, le retrait le plus important depuis la période allant de novembre 2001 à novembre 2002. Par catégorie, les prix de produits alimentaires importés ont enregistré une hausse de 0,5% en septembre après 0,3% en août, tirés par la hausse de 2,6% des prix des poissons et crustacés et de 3,6% de ceux des légumes. Le ministère du Travail indique par ailleurs que les prix américains à l'exportation ont augmenté de 0,3% après six mois de baisse. Ils sont toutefois en recul de 1,6% sur un an.
Hausse des dépenses de construction Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont progressé plus que prévu en août mais à un rythme moins marqué qu'au mois précédent, selon des chiffres publiés par le département du Commerce. Elles ont gagné 0,6% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières pour atteindre leur plus haut niveau depuis avril 2009, selon ces données dont la publication avait été retardée pour cause de paralysie budgétaire aux Etats-Unis. Le chiffre d'août marque une décélération par rapport à la hausse enregistrée en juillet, qui a été nettement révisée à la hausse mardi par le gouvernement, de 0,6% à 1,4%. Les analystes se montraient légèrement moins optimistes pour août et tablaient sur une progression modérée de 0,4%. La hausse d'août a été portée par le secteur de la construction privée, qui représente plus des deux tiers des dépenses totales et qui a gagné 0,7% en rythme annualisé, en recul toutefois par rapport à la hausse de juillet (+1,9%). Au sein de ce secteur, la construction résidentielle a mieux tiré son épingle du jeu en gagnant 1,2% alors que le non-résidentiel grappillait 0,1%. Après avoir augmenté de 0,1% en juillet, les dépenses de construction dans le secteur public se sont, elles, raffermies en progressant de 0,4%, le recul des dépenses de l'Etat fédéral (-3,8%) étant compensé par le dynamisme des Etats fédérés (+0,8%). Sur un an, la hausse des dépenses de construction est de 7,1%, indique le ministère. Sur les huit premiers mois de l'année, elle atteint 5,9% par rapport à la même période en 2012.