Le paludisme est une maladie mortelle. Et pour sensibiliser à la nécessité impérieuse de renforcer les capacités de surveillance et de mettre en place, sur des bases factuelles, une stratégie d'éradication de cette maladie, une réunion d'experts nationaux en la matière sera organisée, demain, à Alger. Celle-ci permettra donc d'examiner les cas de paludisme récemment apparus à Ghardaïa, comme l'a indiqué le responsable de la cellule de communication du ministère de la Santé, M. Slim Belkessam. Les responsables de la santé appellent à une surveillance soutenue pour éradiquer cette pathologie en Algérie dont le nombre est passé de plus de 1 000 cas par an en 1962 à 300 cas en 2010, dont 90% des cas importés. Ainsi, cette réunion sera l'occasion d'étudier les données recueillies sur le terrain portant sur le type et le genre de plasmodium inoculé aux impaludés de la région de Ghardaïa et étudier les moyens de mobiliser les efforts de divers acteurs pour renforcer la surveillance de cette pathologie et mettre en oeuvre des interventions destinées à l'éradiquer, a déclaré M. Slim Belkessam. Est-il besoin de rappeler que trois foyers d'anophèles à l'origine de l'apparition de cas de paludisme à Ghardaïa ont été circonscris dans la zone d'El-Atteuf par une équipe chargée de l'enquête épidémiologique et entomologique. Au total neuf cas de paludisme ont été confirmés depuis l'apparition de cette pathologie infectieuse et parasitaire au début du mois en cours, dont un cas est décédé suite à une consultation tardive accompagnée de complications, a fait savoir le responsable de la prévention à la direction de la santé de Ghardaïa. D'ailleurs toutes les dispositions ont été mises en œuvre pour une prise en charge thérapeutique des patients au niveau de l'hôpital Tirichine de Ghardaïa et dont l'état de santé évolue favorablement. Ainsi et sur les huit impaludés hospitalisés à l'hôpital de Ghardaïa, quatre ont quitté vendredi l'hôpital, après avoir reçu les traitements indiqués, tandis que les quatre autres sont gardés en observation et leur état s'améliore de jour en jour, a relevé le responsable de la prévention de Ghardaïa. Plus réconfortant, aucun nouveau cas n'a été enregistré dans la wilaya de Ghardaïa, a rassuré le même responsable. Des procédures effectuées, il est utile de noter que pas moins de 2.100 cas de dépistage actif sur le terrain par "la goutte épaisse" technique de concentration d'hématies ont été pratiqués sur les personnes résidant dans la région d'El-Atteuf, dont près de 300 ressortissants de pays subsahariens. De plus, il y a lieu de noter que l'opération de dépistage passif à la recherche de cas de paludisme ou de porteurs de parasites se poursuit à travers l'ensemble des établissements publics ou privés de santé de la Vallée du M'Zab qui regroupe quatre communes et l'ensemble des praticiens ont été instruits de rester vigilants devant les cas de forte fièvre inexpliquée. Une grande opération de nettoiement du lit de l'oued M'zab, suivie d'une action de lutte anti-vectorielle de désinsectisation par aspersion intra domiciliaire et d'ensemencement du Gambusia, une espèce de poisson employée dans le monde entier pour lutter contre les moustiques, ont été entamées dans l'ensemble de la Vallée du M'zab. A rappeler d'un autre côté que le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière avait indiqué jeudi dernier dans un communiqué que l'évolution de la majorité des cas de malades atteints de paludisme était "favorable", grâce à leur prise en charge "immédiate et adéquate" par le personnel de santé. Dès la notification des premiers cas, deux équipes d'appui technique aux services de santé locaux, constituées de membres du comité national des experts chargés de la lutte contre le paludisme et de l'institut national de santé publique (INSP), ont été dépêchées par le ministère pour évaluer la situation et appuyer les mesures préventives et opérationnelles idoines pour chaque wilaya, telles que le dépistage de l'entourage des malades, la prospection, ainsi que la lutte anti vectorielle.