Les cours du pétrole coté à New York ont rebondi avant-hier à New York, après avoir touché un plus bas en plus de cinq mois, même si les investisseurs s'attendent à une hausse des stocks américains mercredi. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), a fini en hausse de 31 cents pour s'établir à 93,34 dollars. Ce rebond du WTI est surprenant aux yeux d'Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, dans la mesure où le marché s'attend à une hausse des stocks américains de brut attendus mercredi. Les réserves de brut aux Etats-Unis devraient avoir augmenté de 700 000 barils lors de la semaine achevée le 15 novembre, selon la moyenne des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires. Les stocks d'essence sont attendus en baisse de 100 000 barils alors que les réserves de produits distillés, qui incluent le fioul de chauffage, devaient baisser de 500 000 barils selon ce sondage. Mais une explosion dans une raffinerie en Belgique a pu créer des inquiétudes et faire monter le prix, a observé M. Lipow. Une explosion est survenue vers 14H00 GMT sur le site pétrochimique de Total à Anvers, dans le nord de la Belgique, faisant deux morts. Selon le groupe pétrolier français, il s'agit de l'explosion d'une canalisation de vapeur d'eau d'une unité de production d'essence sur laquelle des travaux de maintenance étaient réalisés. Total a précisé qu'une partie des installations ont été mises à l'arrêt sur ce site qui associe raffinage de pétrole et production de produits chimiques. Aux Etats-Unis, les volumes sont restés légers mardi, selon Timothy Evans de la banque Citi, alors que les investisseurs attendaient la publication des chiffres des stocks et cherchaient des indices sur l'avenir des mesures de relance de la banque centrale américaine (Fed), qui ont tendance à favoriser les achats d'actifs risqués comme les matières premières. Ben Bernanke, le président de la Fed, devait s'exprimer mardi soir (00H00 GMT) à Washington. En Asie, les cours du pétrole s'affichaient en baisse dans les échanges matinaux, en raison d'une hausse de l'offre mondiale, dans un marché attentiste avant la réunion en milieu de semaine entre l'Iran et des puissances étrangères sur le programme nucléaire de Téhéran. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre cédait 13 cents à 92,90 dollars, et le Brent, pour livraison en janvier, 47 cents à 108,00 dollars. Les cours du brut se replient à la suite des commentaires de l'Arabie saoudite, indiquant qu'elle ne réduirait pas sa production pendant deux mois, a indiqué Kelly Teoh, analyste à IG Markets, à Singapour. Des informations ajoutent par ailleurs que la production des pays non-OPEP allait s'accroitre de 1,7 million de baril par jour en 2014, a-t-elle précisé. Selon la base de données JODI, qui recueille des statistiques officielles sur la production et la consommation de pétrole dans le monde, l'Arabie Saoudite a exporté 7,84 millions de barils par jour en septembre, soit le plus important volume depuis près de huit ans. Les opérateurs attendent par ailleurs la reprise des négociations, mercredi à Genève, entre les pays du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et l'Iran, pour tenter de trouver un accord sur le programme nucléaire iranien, soupçonné par les Occidentaux de cacher un volet militaire, malgré les démentis de Téhéran. A deux jours de ces pourparlers cruciaux, le président "Vladimir Poutine avait estimé lundi qu'une chance réelle était apparue pour trouver une solution à ce vieux problème", selon le Kremlin. Ces négociations sont suivies avec attention par le marché pétrolier, l'Iran étant un gros producteur de brut. Si les pourparlers finissent par aboutir et qu'est levé l'embargo imposé par les puissances occidentales sur les exportations de pétrole iranien, les cours pourraient se replier de plusieurs dollars, selon les analystes.