Le port d'Alger connaît ces dernières années de multiples carences. Insécurité, manque de moyens de manutention, dégradation des infrastructures… le ministère des Transports a du pain sur la planche pour remédier à cette situation. Le travail a d'ores et déjà commencé. Le ministère chargé du secteur est à pied d'œuvre pour restructurer le port. Ainsi, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a annoncé avant-hier à Alger de nouvelles mesures de réorganisation du port afin d'assurer à cette infrastructure une meilleure sécurité et une gestion moderne et économique. "Des mesures urgentes doivent être prises pour assainir et réorganiser ce port, qui connaît actuellement une grande anarchie", a déclaré M. Ghoul lors d'une visite d'inspection à cette infrastructure portuaire. "Plusieurs arrêtés et décrets devraient être élaborés prochainement afin de consolider ses actions et assurer son développement", a-t-il ajouté. Le ministre a mis l'accent sur la sécurité, soulignant la nécessité d'installer des caméras de surveillance à l'intérieur et à l'extérieur du port ainsi que sur la délimitation des zones. "Il faut travailler avec un système de zoning adéquat, un système informatisé et un personnel formé pour toutes ces tâches en vue d'une meilleure maîtrise de la circulation des personnes, des véhicules et des marchandises", a expliqué M. Ghoul. Des instructions ont été données, a-t-il poursuivi, pour libérer tous les espaces possibles, à travers la démolition de certains magasins afin de contribuer à la réorganisation et la décongestion de cette infrastructure maritime. Assurer la fluidité du trafic portuaire et l'évacuation rapide des marchandises avec des équipements modernes constituent également une priorité pour le ministre qui a affirmé qu'une "réglementation sévère" sera appliquée concernant les délais de déchargement, de stockage et d'évacuation des marchandises vers les pôles logistiques, les ports secs et les destinations finales. "La marchandise devrait sortir du port dans les délais fixés pour décongestionner le port et permettre de traiter les bateaux en rade. Autrement, des augmentations de taxes et des sanctions financières et administratives pouvant aller jusqu'à la radiation définitive de l'activité seront appliquées", a-t-il averti. Raccorder les ports aux chemins de fer pour transporter les marchandises vers les pôles logistiques et remplacer les camions, dont le nombre a atteint 600 unités / jour, est l'une des mesures phares préconisées pour minimiser le temps et le coût du transport et aussi pour décongestionner les routes de la capitale. Parmi les mesures organisationnelles évoquées par le ministre, figure aussi l'instauration du guichet unique électronique dont le contrat entre l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) et DP World (Emirats) sera signé la semaine prochaine, d'après M. Ghoul. L'instauration de ce guichet permettra une meilleure circulation de l'information nécessaire aux opérateurs économiques et assurera la traçabilité de la marchandise. L'extension de la gare maritime, dont les travaux ont débuté ce lundi, devrait permettre l'augmentation des capacités de traitement des navires, a noté M. Ghoul qui a souligné la nécessité d'assurer une accessibilité directe aux passagers vers le centre de la ville d'Alger via différents moyens de transport public. Le même responsable a rappelé qu'un nouveau port sera construit près d'Alger, sans en préciser l'endroit exact. L'étude de faisabilité a "très bien avancé", a-t-il assuré. Le ministre des Transports a, en outre, admis que le port sec de Rouïba était trop exigu et a donné instruction pour trouver un autre site pouvant accueillir un port supplémentaire. "Toutes ses mesures doivent être appliquées dans le cadre d'une coordination avec tous les acteurs du secteur", a conclu le ministre.