Les grands indices de Wall Street ont chuté de plus de 1% avant-hier, dans un marché gagné par le pessimisme avant d'entrer dans le vif de la saison des résultats: le Dow Jones a lâché 1,09% et le Nasdaq 1,47%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a plongé de 179,11 points à 16 257,94 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 61,36 points à 4 113,30 points. L'indice élargi S&P 500 a glissé de 1,26% (-23,17 points) à 1 819,20 points. Après quelques hésitations en début de séance, la prudence du marché a laissé place à une anxiété croissante à l'approche de la sortie des résultats trimestriels d'entreprises américaines majeures cette semaine, qui s'est traduite par un mouvement généralisé de ventes, transcendant les différents secteurs. "Les acheteurs sont devenus bien plus prudents et les vendeurs plus agressifs", a noté Michael James, de Wedbush Morgan Securities. Selon lui, la forte baisse est due à l'impression "que le marché a peut-être été plus haut qu'il n'aurait dû" en 2013, entamant l'année de manière "un peu suffisante, un peu béate". En 2013, l'indice élargi S&P 500, qui regroupe 500 grandes sociétés cotées aux Etats-Unis, a bondi de 29,6%, sa plus forte hausse depuis 1997. Le nombre très décevant des créations d'emplois aux Etats-Unis en décembre, la petite forme des grands détaillants américains en ce début d'année et les craintes au sujet de la politique monétaire américaine, semblent avoir tous contribué à "mettre un terme brutal à cette complaisance", a continué M. James. D'autre part, des commentaires du président de l'antenne de la Réserve fédérale américaine (Fed) d'Atlanta, Dennis Lockhart, "qui a laissé entendre que la politique de réduction du soutien monétaire de la Fed aux marchés financiers se poursuivrait (alors que) l'économie américaine était en bonne voie, ont accentué la négativité du marché", a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. Soutien du secteur automobile Et, dans un marché "aux volumes faibles lors d'une séance dépourvue de nouvelles économiques", à la veille des résultats de grandes banques américaines, la nervosité et la volatilité des investisseurs l'ont emporté, a-t-il expliqué. Les indices boursiers avaient trouvé du soutien dans la matinée auprès du secteur automobile alors que s'est ouvert lundi à Detroit un salon annuel de l'automobile placé sous le signe de l'optimisme. Ford, qui a lancé lundi une nouvelle version de son camion pick-up F-150, le plus vendu aux Etats-Unis, a avancé de 0,25% à 16,11 dollars et General Motors, qui a obtenu les prix de la voiture et du pick-up de l'année, a cédé 1,12% à 39,58 dollars. Dans la pharmacie, le groupe Merck qui a dit lundi explorer "des options stratégiques" pour ses divisions de santé animale et de produits de consommation grand public, s'est apprécié de 6,50% à 53,12 dollars. Le fabricant de vêtements de sport Lululemon Athletica s'est enfoncé de 16,61% à 49,70 dollars, après avoir revu en baisse ses prévisions de résultats pour le quatrième trimestre en raison d'un recul de ses ventes depuis le début de l'année. Les banques américaines ont reculé à l'unisson. A la veille de leurs publications, JPMorgan Chase a lâché 1,35% à 57,70 dollars et Wells Fargo 0,83% à 45,56 dollars. Bank of America, qui révèlera ses résultats mercredi, s'est repliée de 2,03% à 16,43 dollars, tandis que Goldman Sachs et Citigroup, dont les résultats devraient être connus jeudi, ont respectivement cédé 1,41% à 175,88 dollars et 1,83% à 53,72 dollars. Le constructeur d'automatismes et d'équipements aéronautiques Honeywell, qui a assuré lundi qu'il coopérait "pleinement" avec une enquête des autorités américaines sur la fabrication temporaire en Chine d'un composant utilisé pour du matériel militaire, a lâché 1,43% à 88,87 dollars.