Au moins un soldat de la Force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a été tué lundi matin lors d'une attaque suicide menée par un commando taliban contre une base de la coalition dans la province de Kandahar (sud), ont indiqué des responsables. Un groupe d'insurgés a lancé une attaque complexe contre une base de l'Isaf à l'aide d'une voiture piégée, de vestes explosives, et d'armes légères, a déclaré un porte-parole de l'Isaf. Un soldat de l'Otan a été tué, a-t-il ajouté, précisant que tous les assaillants avaient été abattus et que la base était désormais en sécurité. Javid Faisal, le porte-parole du gouvernement provincial, a indiqué sur son compte Twitter que les rebelles portaient des uniformes de l'armée afghane, un stratagème utilisé pour tromper la vigilance des forces étrangères. Selon le porte-parole, un kamikaze a d'abord fait exploser une voiture piégée contre l'enceinte de la base, avant qu'un groupe de huit rebelles ne tentent de pénétrer à l'intérieur. Ils ont tous été abattus par les soldats de l'Isaf, a dit M. Faisal. La province de Kandahar est une place forte des talibans, qui mènent une insurrection meurtrière dans le pays depuis leur éviction du pouvoir en 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les Américains. Cette attaque, revendiquée par les rebelles, intervient dans un contexte de violences persistantes inquiétant alors que l'Otan doit retirer ses quelque 57 000 soldats du pays d'ici à la fin de l'année. Vendredi soir, les insurgés ont mené une expédition sanglante contre La Taverne du Liban, un restaurant du centre-ville de Kaboul prisé par la communauté expatriée, tuant 21 personnes, dont 13 étrangers. Cette attaque, la plus meurtrière commise en Afghanistan contre des civils étrangers depuis la chute du régime taliban, a été condamnée unanimement par la communauté internationale, qui a dénoncé un acte de violence épouvantable et injustifiable. Le Conseil de sécurité nationale afghan (NSC), présidé par le président Hamid Karzaï, a estimé dimanche que l'assaut contre la Taverne du Liban, complexe et sophistiqué, ne pouvait être seulement l'ouvre des talibans. Il ne fait aucun doute que des services de renseignement étrangers sont derrière de telles attaques, a ajouté le NSC, semblant faire référence aux puissants services secrets pakistanais (ISI). Kaboul accuse régulièrement le Pakistan, qui fut le premier soutien des talibans lorsqu'ils étaient au pouvoir (1996-2001) et où nombre d'entre eux ont trouvé refuge après la chute de leur régime, de soutenir depuis leur rébellion pour défendre ses intérêts stratégiques dans la région, ce qu'Islamabad a toujours nié.