Les prix du pétrole new-yorkais se sont repliés avant-hier à New York, dans un marché surpris par la baisse moins forte que prévu des stocks de produits distillés aux Etats-Unis malgré un hiver rigoureux, et déçu par un indicateur chinois. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour de cotation, a perdu 39 cents, à 102,92 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini à 110,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 17 cents par rapport à la clôture de la veille. Le rapport du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis, considéré comme un bon baromètre de la demande du premier consommateur de brut au monde, s'est avéré assez baissier, a commenté John Kilduff, de Again Capital. En effet, si les stocks de brut ont progressé un peu moins fortement que prévu au cours de la semaine achevée le 14 février aux Etats-Unis, d'un million de barils seulement contre des attentes d'une hausse presque double, les réserves de produits distillés ont enregistré un recul six fois moins prononcé que prévu, de 300 000 barils. Outre le gazole, ces stocks incluent le fioul de chauffage et sont très surveillés alors que les Etats-Unis connaissent cette année un hiver particulièrement rigoureux. D'autre part, la hausse moins prononcée que prévu de la demande en produits distillés, de 4,4% en glissement annuel, et la baisse de la demande en essence, de 1,1%, ont été accueillies fraîchement par le marché, au vu des conditions météorologiques très rudes aux Etats-Unis la semaine dernière. La demande en chauffage va peu à peu perdre sa capacité à porter les prix du brut, a estimé John Kilduff. Le printemps va bien finir par arriver. Limitant toutefois la baisse des cours, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au WTI, ont reculé de 1,7 million de barils par rapport à la semaine précédente, à 35,9 millions de barils. Elles sont surveillées de près par les courtiers depuis la mise en route fin janvier de la partie sud de l'oléoduc Keystone qui les relie aux raffineries du golfe du Mexique. Par ailleurs, les cours du brut ont souffert de l'annonce de la contraction de production manufacturière en Chine en février, à son plus bas niveau en sept mois selon un indicateur de la banque HSBC. Cet indicateur morose sur la Chine, premier importateur mondial de pétrole et l'un des principaux moteurs de la demande d'or noir sur la planète, refroidit un marché des produits pétroliers en grande forme depuis quelques jours, a remarqué Phil Flynn, de Price Futures Group. Le WTI, dopé, outre l'hiver, par un regain de tensions géopolitiques dans plusieurs pays producteurs de pétrole comme la Libye, le Soudan du Sud ou le Venezuela, avait clôturé la veille à son plus haut niveau depuis le 8 octobre. Mais de nouveaux signes de faiblesse dans les marchés émergents pourraient tempérer les gains du marché, a souligné Phil Flynn. En Asie, les cours du pétrole s'affichaient en repli jeudi en Asie, après l'annonce d'une contraction de la production manufacturière en Chine en février, de mauvais augure pour la deuxième économie mondiale. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cédait 17 cents à 103,14 dollars, tandis que le Brent, échéance avril, reculait de 56 cents à 109,91 dollars.