"Tout au long de son processus d'accession à l'OMC, l'Algérie veut aboutir à des points de convergence avec ses partenaires dans les négociations, mais elle veut également défendre ses intérêts vitaux", a indiqué le ministre du Commerce, Mustapha Benbada dans une communication sur le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC présentée à l'université d'Alger III. Il est utile de rappeler qu'au mois de janvier dernier M. Benbada avait indiqué alors que dans le cadre du processus de négociations pour son accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Algérie a répondu à 1.933 questions se rapportant dans leur majorité aux informations relatives aux lois et réglementations commerciales en vigueur, ainsi qu'aux explications concernant le commerce extérieur algérien en général. "Les réponses de l'Algérie ont été élaborées en concertation avec les départements ministériels concernés et sous la supervision d'une commission gouvernementale chargée de l'évaluation et du suivi des conventions internationales multilatérales présidée par le Premier ministre", a-t-il ajouté. M. Benbada avait d'ailleurs affirmé que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC "ne l'obligera pas à traiter avec l'entité sioniste ni avec un pays avec lequel elle ne désire pas entretenir des relations", et ce conformément à l'article 13 de l'accord de Marrakech instituant l'OMC. "Le principe de non normalisation avec l'entité sioniste demeure en vigueur à tous les niveaux et plans politique, économique, culturel et autres", a-t-il ajouté. L'article 13 de l'accord de Marrakech stipule que les accords commerciaux multilatéraux ne s'appliqueront pas entre un membre et tout autre membre si l'un des deux, au moment où il devient membre, ne consent pas à cette application. Avant-hier, le ministre du Commerce a précisé que le groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à cette organisation avait remis le 6 février dernier une nouvelle copie révisée de son rapport en prévision du 12ème round de négociations d'accession prévu en mars prochain à Genève (Suisse). Le ministre a souligné à cet effet que le processus d'accession a été confronté à certains "obstacles liés aux concessions douanières relatives à certaines marchandises et services susceptibles de léser l'économie nationale, mais nous continuerons à défendre nos intérêts vitaux", estimant qu"'au regard de la place qu'elle occupe actuellement, l'Algérie ne saurait rester en dehors de l'espace commercial mondial". M. Benbada a rappelé, à cette occasion, que la rédaction du rapport du groupe de travail avait débuté en février 2005. Une copie corrigée du rapport a été présentée lors du 11ème round de négociations tenu en avril 2013. Il convient de rappeler également que l'Algérie avait présenté en 1987 sa première demande d'accession au GATT (Accord général sur les tarifs et le commerce, ancêtre de l'OMC). Cependant, la délégation algérienne n'a pas pu signer en 1994 l'accord de Marrakech (Maroc) portant création de l'OMC, entrée en vigueur le 1er janvier 1995. Tout au long de son processus d'accession, l'Algérie a mené onze rounds de négociations, dont le dernier s'est tenu en avril 2013. Dans ce contexte, le ministre a indiqué qu'à cette date, l'adhésion de l'Algérie en tant que membre aurait facilité son accession à l'organisation avec des engagements moins contraignants et des coûts moindres et lui aurait épargné toutes ces procédures complexes. Parallèlement, l'Algérie a tenu des réunions bilatérales avec 13 pays et des conventions bilatérales ont été signées avec la Corée, le Brésil, l'Uruguay, la Suisse, le Venezuela et l'Argentine. Le 12ème round des négociations multilatérales pour l'accession de l'Algérie à OMC se tiendra en prochainement à Genève.