Les prix du café et du sucre ont bondi cette semaine à des plus hauts depuis plus d'un an pour l'arabica et quelques mois pour le sucre, à cause de la sécheresse au Brésil, qui fait craindre une moindre récolte. Le cours de l'arabica côté à New York a ainsi atteint jeudi son niveau le plus élevé depuis début octobre 2012 à 177,50 cents la livre tandis que le prix du robusta échangé à Londres a marqué ce jour-là un plus haut depuis dix mois, à 2019 dollars la tonne. L'arabica a ainsi bondi de plus de 20% cette semaine et de 70% depuis son plus bas en sept ans atteint en novembre dernier (100,95 cents). "C'est toujours la crainte d'une moindre récolte au Brésil qui pousse les prix à la hausse", ont expliqué les experts de Commerzbank. En effet, le Brésil, qui est le premier producteur et exportateur mondial de café (surtout d'arabica), a connu depuis le début de l'année son niveau de pluviométrie le plus bas depuis des décennies. Ainsi, dans le sud de l'Etat du Minas Gerais, la plus importante zone caféière du pays, il a plu moins de la moitié du niveau normal depuis décembre (305mm contre 750mm normalement), a expliqué Celso Oliveira, météorologue à l'institut indépendant Somar. Selon Somar, il devrait pleuvoir dans les prochaines semaines, mais toujours de façon inférieure à la normale. "Dans le nord de l'Etat de Sao Paulo, grande région productrice de café, on attend de 100 à 125 mm en mars alors que la pluviométrie normale serait de 160mm", détaille Celso Oliveira. Ce temps exceptionnellement sec intervient à un moment crucial du développement des fruits des caféiers, pouvant notamment les faire tomber prématurément alors que la récolte doit intervenir à partir d'avril/mai. Pour ce qui est des cultures sucrières au Brésil (premier exportateur mondial), l'absence de pluie nuit au développement des cannes à sucre les moins matures, qui seront récoltées à partir de l'été. "Même si quelques pluies sont arrivées ce weekend, des dommages ont été causés aux cultures et nous prévoyons une récolte de 585 millions de tonnes de canne à sucre pour la saison 2014/2015, en baisse de 2%", a indiqué Kona Haque, analyste chez Macquarie. Mercredi, la tonne de sucre a ainsi atteint 464,20 dollars à Londres, son plus haut niveau depuis deux mois et demi, tandis que la livre de sucre cotée à New York est montée jusqu'à 16,88 cents, son maximum en deux mois.
Le cacao se maintient à ses plus hauts en deux ans et demi Les cours du cacao se sont maintenus à des niveaux élevés cette semaine, après avoir atteint la semaine dernière des plus hauts depuis deux ans et demi à Londres et à New York. La fève brune cotée à New York a même de nouveau marqué jeudi un plus haut depuis septembre 2011, à 2 997 dollars la tonne. Le marché "s'inquiète du temps sec en Afrique de l'Ouest (première région productrice) qui pourrait gêner les arbres et abîmer la récolte secondaire", a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. "Les arrivées de fèves en provenance de Côté d'Ivoire et les achats au Ghana ont jusqu'ici dépassé les attentes, mais devraient chuter fortement au cours des deux prochains mois alors que la récolte principale se termine", a-t-il ajouté. La Côté d'Ivoire et le Ghana sont respectivement premier et deuxième producteur mondial de cacao. Le marché mondial du cacao a souffert la saison dernière d'un déficit d'offre, estimé pour l'instant à 160 000 tonnes par l'Organisation internationale du cacao (ICCO), et devrait également être en déficit en 2013/2014. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 1 972 dollars vendredi dernier, contre 1 802 dollars le vendredi précédent à 12H00 GMT. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mai valait 172,20 cents, contre 141 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 462,10 dollars, contre 441 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 16,85 cents, contre 15,94 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1 843 livres sterling, contre 1.851 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2 973 dollars, contre 2 959 dollars sept jours plus tôt.