Le P-DG de MtGox a assuré être toujours au Japon et travailler "dur" pour régler les problèmes de sa plate-forme de bitcoin, cette monnaie virtuelle en crise dont des utilisateurs se réunissent à Tokyo, inquiets d'un possible vol de millions de dollars. "Comme il y a beaucoup de spéculations à propos de MtGox et de son avenir, je voudrais rassurer tout le monde: je suis toujours au Japon et travaille très dur avec divers soutiens pour trouver une solution à nos récents problèmes", a expliqué Mark Karpelès sur le site internet de son entreprise. M. Karpelès, originaire de Chenôve (Bourgogne, centre-est de la France) d'après son compte Facebook, est introuvable depuis que la totalité du site internet de MtGox a été effacée mardi, plongeant la communauté bitcoin dans la plus grave crise de sa jeune histoire. Il restait aussi en retrait des réseaux sociaux où il dispose de nombreux comptes, sur lesquels il se présente comme un programmateur informatique invétéré, un créateur d'entreprise expérimenté malgré son jeune âge et un amoureux de son chat. "Je voudrais par ailleurs demander aux gens d'arrêter de poser des questions à notre personnel: il lui a été demandé de ne communiquer aucune réponse ou information. Venez sur cette page (internet) pour de nouvelles annonces", a ajouté le dirigeant sur le site de MtGox, confrontée à l'inquiétude voire la colère de son million de clients, d'après la presse spécialisée, qui n'ont plus accès à leur argent. MtGox, l'une des plus anciennes plates-formes (mélange de banque et de Bourse pour l'argent classique), a cessé toutes ses transactions depuis le 7 février. Les rumeurs vont bon train sur l'origine de cet arrêt et un document circulant sur internet présenté comme un scénario "de sortie de crise" pour MtGox évoque le vol de quelque 750 000 bitcoins, soit environ 435 millions de dollars au taux du bitcoin de jeudi.
Demande d'interdiction du bitcoin Quelques dizaines de membres de l'association "Bitcoin Tokyo" doivent se réunir jeudi soir dans la capitale japonaise pour évoquer ce "problème", a expliqué Jonathan Waller, un organisateur. "Nous voulons échanger des informations et en parler, on ne peut rien faire d'autre", a souligné M. Waller qui possède l'équivalent de plus de 100 000 dollars en bitcoins chez MtGox. Une entreprise spécialisée dans le courtage de produits dérivés en bitcoin, btc.sx, a par ailleurs dû arrêter ses opérations à son tour, en raison de "la fermeture de son principal partenaire", MtGox. "Tous les comptes de nos clients sont en sécurité et nous allons honorer toutes les demandes de retrait", a assuré le fondateur de cette entreprise, Joe Lee, qui se présente comme un "passionné du bitcoin". Le bitcoin échappe aux régulations financières classiques, ce qui explique pourquoi les autorités sont longtemps restées inactives. Mais mercredi, le Japon a annoncé que ses services financiers et sa police enquêtaient, tandis qu'une citation à comparaître contre MtGox a été déposée aux Etats-Unis. Un sénateur américain, Joe Manchin, a appelé mercredi à l'interdiction pure et simple du bitcoin. "Cette monnaie virtuelle est actuellement non régulée et a permis à ses utilisateurs de participer à des activités illicites, tout en étant dans le même temps extrêmement instable et l'objet de perturbations pour notre économie", affirme cet élu du Parti démocrate dans son courrier à la Banque centrale américaine et à d'autres instances de régulation. En attendant, le bitcoin restait coté sur ses plates-formes en Chine, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis: sur Bitstamp, basé dans la région de Londres, il cotait 579 dollars, 6% de moins sur la journée. Très volatile, cette monnaie virtuelle ne valant que quelques cents à sa création en 2009 a culminé au-dessus des 1000 dollars fin 2013. Le bitcoin a été créé à partir d'un codage informatique crypté et permet d'échanger des biens et services sur internet.