Le président sud-africain Jacob Zuma doit rembourser une partie des travaux effectués aux frais du contribuable dans sa résidence privée de Nkandla (est) qui ne concernent pas directement sa sécurité, a estimé hier la médiatrice chargée de la lutte anticorruption. Parmi les aménagements réalisés chez M. Zuma pour 246 millions de rands (16,5 millions d'euros), on compte un centre d'accueil des visiteurs, un amphithéâtre, un poulailler, un enclos pour le bétail et une piscine, a relevé la médiatrice Thuli Madonsela à sept semaines des élections générales du 7 mai. Les dépenses engagées par l'Etat vont au-delà de ce qui était raisonnablement nécessaire pour la sécurité du président, ont été inconsciemment excessives et ont provoqué un détournement de fonds, a-t-elle sévèrement jugé dans son volumineux rapport titré En sécurité en tout confort. Une partie de ces mesures peuvent légitimement être considérées comme illégales et les actes en cause relèvent de la conduite répréhensible et de la mauvaise gestion, a-t-elle écrit, ajoutant que le président doit rembourser un pourcentage raisonnable des coûts. Ce pourcentage devra être déterminé avec le Trésor. Dans ce rapport rendu public mercredi, elle demande également au président de réprimander les ministères pour la manière épouvantable avec laquelle le projet Nkandla a été géré, parlant d'abus de fonds publics. Les fonds utilisés à Nkandla étaient théoriquement destinés au projet de réhabilitation du centre-ville de Durban et à un programme du ministère des Travaux publics de gestion des risques provoqués par les sols dolomitiques, a par exemple relevé Mme Madonsela.