L'équipage d'un pétrolier contrebandier restitué samedi par la marine américaine à la Libye, ainsi que trois Libyens qui étaient à bord, ont été remis avant-hier à la police à Tripoli, a rapporté l'agence libyenne Lana. La marine libyenne qui avait pris le contrôle du navire samedi a remis à la police judiciaire les 21 membres d'équipage de différentes nationalités ainsi que trois Libyens qui les accompagnaient à bord du bateau, a indiqué l'agence. Selon le porte-parole du procureur général libyen, al-Seddik al-Sour, le capitaine du navire ainsi que les trois Libyens qui étaient à bord, étaient interrogés dimanche. Washington avait annoncé samedi avoir remis aux forces de sécurité libyennes le pétrolier chargé de brut acheté illégalement à des rebelles autonomistes de l'Est libyen. Le transfert avait eu lieu dans les eaux internationales, selon l'ambassade américaine à Tripoli, qui a précisé avoir reçu des assurances du gouvernement libyen, que le capitaine, les membres de l'équipage et les ressortissants libyens qui sont à bord du pétrolier apatride seront traités humainement, conformément aux normes internationales des droits de l'Homme. Le Morning Glory, un navire égyptien battant pavillon nord-coréen de complaisance, que Pyongyang a dénoncé quelques jours plus tard, était arrivé le 8 mars au port d'al-Sedra, contrôlé par les rebelles. Peu après, il se mettait à charger du brut, vendu par les rebelles autonomistes de l'est de la Libye qui bloquent depuis juillet 2013 les terminaux pétroliers, suspendant les exportations de brut et privant ainsi le pays de sa principale source de revenus. Le procureur général libyen avait immédiatement ordonné l'arrestation du navire et de son équipage, et la marine libyenne avait annoncé avoir cerné le port pour l'empêcher de sortir. Mais le 11 mars, les autorités libyennes ont admis que le navire, chargé d'au moins 234 000 barils de brut, avait réussi à profiter des mauvaises conditions climatiques pour se diriger vers le large et échapper à l'escorte des forces libyennes. Mais dimanche, le chef d'état-major de la marine libyenne Hassan Bouchnak, a précisé que la marine libyenne était sur le point de bombarder le navire qui tentait d'échapper à son escorte. Une intervention des forces américaines qui craignaient une catastrophe naturelle en Méditerranée nous a empêchés de détruire le navire, a ajouté ce responsable lors d'une conférence de presse. Selon lui, la marine américaine a assuré aux autorités libyennes qu'elle allait arraisonner le navire et le restituer. Chose faite lundi, quand les forces spéciales de la marine américaine en Méditerranée sont parvenues à saisir le navire avant de l'escorter jusqu'en Libye. Le navire est arrivé tôt dimanche au large de Tripoli avant de se diriger vers le port de Zawiya, à 50 km à l'ouest de la capitale, pour décharger sa cargaison, selon une source de la marine libyenne.