Le constructeur automobile américain General Motors a encore rappelé avant-hier 1,5 million de véhicules dans le monde et prévenu que ses comptes allaient en pâtir, à la veille d'une audition très attendue de sa patronne au Congrès. Trois jours après un nouveau rappel de 1,6 million de véhicules, le premier constructeur américain va encore rappeler des Chevrolet Malibu (2004-2009), Chevrolet Maxx (2004-2006), Chevrolet HHR (2009-2010), Chevrolet Cobalt (2010), Saturn Aura (2008-2009), Saturn Ion (2004-2007) et Pontiac G6 (2005, 2006 et 2008-09). GM indique ne pas être à mesure de dire s'il y a eu des accidents impliquant les véhicules concernés, qui peuvent connaître une perte subite de la direction assistée et se mettre en conduite manuelle. Quand cela se produit, le conducteur est prévenu mais une grande vigilance est requise quand la voiture roule à petite vitesse, précise GM dans un communiqué. Aux Etats-Unis, le nombre de véhicules concernés est de 1,3 million, auxquels s'ajoutent 200 000 véhicules à l'étranger, notamment au Canada et au Mexique, a précisé un porte-parole.
Encore loin de Toyota Comme lors des autres rappels, GM se propose de remplacer les pièces défectueuses gratuitement. Il offre même de rembourser les clients qui avaient déjà procédé eux-mêmes à des remplacements. "Nous inspectons chaque véhicule qui pourrait avoir un problème, et nous allons faire ce qu'il faut", a promis Jeff Boyer, le nouveau "Monsieur Sécurité" de GM, qui rend compte directement à la directrice générale Mary Barra. Depuis février, GM en est à cinq trains de rappels de voitures pour différents problèmes mécaniques. Au total, il a rappelé plus de 6 mio de véhicules, dont environ 5 mio sur son premier marché. Aux Etats-Unis, GM a ainsi rappelé plus de véhicules que son rival Toyota en 2009/10 pour ses problèmes d'accélérateur qui se bloquait. Mais le premier constructeur automobile américain est encore loin des 12 millions de véhicules rappelé dans le monde par Toyota lors de cette crise qui avait terni son image de constructeur extrêmement fiable. Il lui a fallu près de 4 ans pour en finir avec ces problèmes aux Etats-Unis. Cette série de rappels va réduire les bénéfices de GM au premier trimestre: le groupe automobile va inscrire une charge totale de 750 millions de dollars sur les résultats du trimestre pour effectuer les réparations nécessaires.
L'action pas sanctionnée Le rappel le plus sérieux qui fait la Une de la presse américaine depuis près de deux mois concerne 2,6 millions de Cobalt, Saturn Ion, Sky et Pontiac G5 produites entre 2003 et 2011. Le défaut détecté (le commutateur d'allumage, pièce qui accueille la clé de contact, fabriqué par son sous-traitant Delphi) a été lié à une trentaine d'accidents qui ont provoqué la mort de 13 personnes, selon le constructeur. Il lui vaut d'être l'objet d'une triple enquête des autorités américaines: du département de la Justice, de l'agence de sécurité routière (NHTSA) et du Congrès. Ces dernières veulent savoir pourquoi, alors qu'il était informé du problème en 2001, GM n'a pris aucune mesure pour le régler alors que des décès lui étaient rapportés. En effet, selon un document du Congrès, GM avait approuvé en février 2002 cette pièce bien qu'elle ne "répondait pas aux spécifications requises". Mary Barra, qui doit rendre des comptes mardi au Congrès, a promis toute la transparence sans donner les raisons ayant entraîné ces dysfonctionnements, selon les propos liminaires de son témoignage distribués lundi aux journalistes. GM a déjà présenté ses excuses officielles et promis que ça ne se reproduirait plus. En Bourse, l'action reste peu sanctionnée par les investisseurs: lundi elle ne perdait que 0,20% à 34,35 dans les échanges électroniques suivant la clôture.
La patronne promet des explications La patronne de General Motors (GM) Mary Barra promet de faire toute la lumière sur l'affaire des rappels tardifs de millions de véhicules qui, équipés d'une pièce défectueuse, sont associés à 13 morts. Ce qui fragilise l'image du constructeur automobile, d'autant plus qu'il vient d'annoncer de nouveaux rappels pour un défaut différent. "Je ne peux pas vous dire pourquoi ça a pris autant de temps pour annoncer un défaut de sécurité dans ce programme, mais je peux vous dire que nous trouverons", promet Mme Barra, selon les propos liminaires d'une audition prévue mardi devant le Congrès, distribués lundi à des journalistes. Mary Barra, qui a pris les rênes de GM mi-janvier, doit expliquer aux parlementaires pourquoi GM, qui était informé depuis 2001 du problème, a continué à équiper ses voitures de cette pièce, alors même que des accidents mortels lui étaient signalés.
Triple enquête Un défaut du commutateur d'allumage, qui a empêché les airbags de se déployer, a été lié à une trentaine d'accidents qui ont provoqué la mort de 13 personnes, selon un décompte du constructeur. Ce qui vaut à GM d'être au centre d'une triple enquête (du département de la Justice, de l'agence américaine de sécurité routière NHTSA, et du Congrès). Selon deux documents, l'un produit par GM et l'autre par le Congrès, le groupe automobile était au courant du défaut dès 2001 lors de la pré-production d'un des modèles, la Saturn Ion.