Le groupe pétrolier britannique BP a réaffirmé avant-hier vouloir rester un investisseur à long terme en Russie, où il est un important actionnaire du géant public Rosneft, dont le patron Igor Setchine est visé par les nouvelles sanctions américaines. Nous restons attachés à nos investissements dans Rosneft et avons l'intention de rester un investisseur à long terme en Russie, a indiqué le service de presse de BP en Russie, cité par l'agence Interfax. Nous étudions les annonces d'aujourd'hui pour comprendre ce que cela signifie pour BP, a-t-il ajouté. La situation est en effet difficile et nous espérons qu'elle se règlera, a-t-il encore indiqué. Nous voyons les dernières décisions de Washington comme un signe de la grande efficacité de notre travail, a ironisé pour sa part Igor Setchine, également cité par Interfax. Nous comprenons que l'administration américaine a remarqué les efforts de notre société pour réduire les risques en étendant ses activités au-delà des marchés traditionnels de Rosneft, l'Asie et l'Europe, a-t-il ajouté. Le géant public russe Rosneft est lié par un accord de partenariat stratégique avec l'américain ExxonMobil, et ambitionne de lancer des projets communs en Amérique du Nord. Washington a annoncé lundi des sanctions contre sept nouveaux responsables russes et 17 sociétés proches du président russe Vladimir Poutine en raison de la position de Moscou dans la crise ukrainienne. Parmi les personnalités affectées figure Igor Setchine, passé en 2012 du Kremlin à la tête de Rosneft. BP possède près de 20% de la compagnie détenue à 69,50% par l'Etat russe, à la suite de la vente de sa participation dans la coentreprise russe TNK-BP en 2012. Début avril, le directeur général de BP, Bob Dudley, avait déjà indiqué vouloir continuer à développer l'activité du groupe en Russie, insistant sur la dépendance mutuelle entre la Russie, comme fournisseur d'énergie, et l'Europe, comme consommateur d'énergie.