Certains organes de presse marocains estiment que c'est l'Algérie qui bloque le règlement du conflit sahraoui. La visite officielle de deux jours qu'effectuera, à partir de demain, le président français Nicolas Sarkozy, au Maroc, suscite d'ores et déjà l'intérêt de la presse locale. Pour l'agence de presse officielle, MAP, cette visite est une aubaine pour le Royaume chérifien qui va tenter d'arracher le soutien de Sarkozy, donc de la France dans la controverse sur les récents rebondissements de l'épineux dossier du Sahara occidental. MAP a, à cet effet, «sollicité» le président du groupe d'amitié France-Maroc à l'Assemblée nationale française, Jean Roata. Celui-ci, tout en se félicitant «de la proposition marocaine relative au projet d'autonomie des provinces du Sud», va au-delà en affirmant que «la France doit aider le Maroc à récupérer son territoire». Jean Roata, qui s'interroge «jusqu'à quand l'Algérie va continuer de bloquer le règlement de ce dossier? (le dossier sahraoui, Ndlr)» insiste sur la récupération par le Maroc de «son territoire», laquelle est une étape nécessaire pour «construire l'intégration maghrébine». En fait, cette position va à contre-sens des déclarations du président français. En effet, Nicolas Sarkozy avait souligné, lors de son discours prononcé le 25 septembre devant l'Assemblée générale des Nations unies, qu'«il n'y aurait pas de paix dans le monde si la communauté internationale ne soutenait pas le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes». Le quotidien Le Matin, de son côté, s'étale sur les considérations économiques qui émailleront cette visite, puisque le président français sera accompagné d'une délégation forte de 70 opérateurs et chefs d'entreprise. Ce qui traduit, pour ce journal, «la volonté de Paris de hisser les relations économiques bilatérales, déjà solides, au niveau des liens historiques privilégiés existant entre Rabat et Paris». Ce quotidien étaye ses propos en se basant sur des données chiffrées relatives aux échanges commerciaux entre le Maroc et la France, rendues publiques par l'Office marocain des changes. Selon cet Office, «les transactions commerciales entre les deux pays sont passées de 55,8 milliards de dirhams (4,92 milliards d'euros), en 2002, à 58,6 en 2004 (5,19 milliards d'euros), avant d'atteindre environ 70 milliards de dirhams en 2006 (6,26 milliards d'euros)». Le Matin n'omet en outre pas de mentionner «le grand projet de 40 millions d'euros» que finance l'Europe «pour aider le Maroc à lutter contre l'immigration clandestine, en renforçant ses moyens de surveillance et de contrôle au nord du pays». Le quotidien Libération, de son côté, reprend les déclarations du porte-parole de l'Elysée, David Martinon. Lors d'un point de presse animé jeudi dernier, M.Martinon avait indiqué que cette visite «est particulièrement importante pour plusieurs raisons. D'abord parce que c'est la première fois que Nicolas Sarkozy se rend au Maroc en tant que président. C'est un pays qui lui est très cher, où il s'est rendu à de nombreuses reprises en tant que ministre de l'Intérieur et en tant que ministre de l'UMP, puisqu'il s'était rendu au Maroc en mars-avril 2005. Il avait eu à ce moment-là l'occasion de faire un discours sur l'espace méditerranéen». Par ailleurs, l'hebdomadaire marocain, Maroc-Hebdo, qui rappelle que le président français avait annulé sa visite au Royaume chérifien, en juillet dernier, s'est réjoui du fait que Nicolas Sarkozy «s'est plié aux contraintes du calendrier royal».