Deuxième producteur de pétrole de l'OPEP, l'Irak produit plus de 3 millions de barils par jour (mbj) et détient plus de 11% des réserves prouvées dans le monde mais reste entravé par les violences et menacé par l'offensive djihadiste en cours dans le Nord. Après trois guerres et douze ans d'embargo en trente ans, l'Irak est aujourd'hui le deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP, dont il est membre fondateur) derrière l'Arabie saoudite et devant l'Iran et le Koweit. En mai, l'Irak a produit 3,37 mbj après 3,32 mbj en avril, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). La production provient surtout du Sud chiite grâce aux champs géants de Roumaïla ainsi que du nord autour de Kirkouk. Il détient des réserves prouvées de 140,3 milliards de barils de pétrole et de 3 158 milliards de mètres cubes pour le gaz naturel. Les exportations, selon les chiffres officiels irakiens, ont représenté en mai 80,04 millions de baril, soit 2,58 mbj en moyenne, et rapporté 8,68 milliards de dollars. Elles sont toutefois restées moindres qu'en février lorsqu'elles avaient grimpé avec 2,8 mbj au plus haut depuis l'invasion du Koweit en 1990. Officiellement, l'Irak table sur 3 mbj d'exportations d'ici la fin 2014. Les ventes de brut représentent plus de 75% du PIB et plus de 90% des revenus de l'Etat, selon le Fonds monétaire international (FMI). Mais l'Irak est actuellement privé d'une voie d'exportation essentielle, l'oléoduc reliant Kirkouk au port turc de Ceyhan, et exporte via ses terminaux du sud sur le Golfe, notamment à Bassora. L'oléoduc, qui date de 1976 et peut transporter 500 000 barils/jour, est fermé depuis le 2 mars après une nouvelle attaque. Il traverse le nord du pays aujourd'hui touché par l'offensive djihadiste. Dans le Nord également, un conflit entre Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien pèse aussi sur les exportations. En mai, la Turquie a annoncé avoir commencé à livrer sur les marchés internationaux du pétrole en provenance du Kurdistan irakien. Bagdad, en conflit depuis des années avec les autorités d'Erbil à ce sujet, a déposé le 23 mai une plainte contre la Turquie devant la Chambre de commerce internationale (ICC) basée à Paris. Parallèlement, à la faveur de l'offensive djihadiste, les autorités du Kurdistan irakien ont pris le contrôle pour la première fois de la ville pétrolière de Kirkouk, disputée avec le gouvernement central. C'est là que fut foré le premier puits de pétrole du pays en 1927.