Le taux de remplissage de l'ensemble des 72 barrages en exploitation en Algérie est à son plus haut niveau depuis l'indépendance augurant une bonne saison agricole mais aussi et surtout une amélioration conséquente en matière de réserves pour l'alimentation en eau potable des ménages et des industries. On est bien loin de la crise hydrique enregistrée en 2000 et où le gouvernement avait même envisagé l'importation de l'or bleu pour couvrir les besoins de la population. L'envasement des versants de barrages figure parmi ces entraves qui préoccupent aussi bien les responsables que les agriculteurs, du fait, s'explique-t-on, que la capacité de stockage diminue considérablement au niveau des anciens ouvrages réalisés depuis des décennies. Les experts de l'hydraulique soulignent, à cet égard, que les boues cumulées au fil du temps obstruent les conduites et portent, par-là, préjudice au reste des équipements. Afin de préserver cette ressource, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a déclaré, hier à M'sila, que le coût de construction des barrages inclura désormais le reboisement des bassins versants afin de limiter le risque d'envasement des ouvrages de retenue. Le ministre a indiqué, à l'ouverture d'une journée technique sur la lutte contre l'envasement des barrages, que les actions devant être entreprises durant le prochain quinquennat (2015-2019) pour venir à bout de ce phénomène permettront de récupérer un volume d'eau de l'ordre de 45 millions de m3. Le dragage constitue actuellement la seule solution pour mener cette lutte, a ajouté M. Necib, soulignant que la problématique liée à l'influence négative de l'envasement des barrages sur leurs capacités de stockage était "au centre des préoccupations" de son département. Il a également insisté sur une "bonne coordination" entre les différents secteurs (Ressources en eau, Forêts,) pour conférer le maximum d'efficacité à la lutte contre l'envasement. Rappelant que l'Algérie, qui dispose aujourd'hui de 72 barrages, le plus ancien ayant été construit en 1972, en gérera 84 à l'horizon 2016, le ministre a affirmé que la stratégie adoptée par son ministère, en matière d'AEP, a pour objectif de "sécuriser le pays en matière d'eau potable". Il a fait part, dans ce contexte, de la "prochaine" exploitation des stations de dessalement d'eau de mer réalisées dans les wilayas d'Oran et de Chlef. M. Necib, évoquant les journées techniques internationales sur la lutte contre l'envasement des barrages, a souligné qu'il est attendu que cette rencontre puisse favoriser des échanges utiles d'expériences entre les techniciens algériens et leurs homologues étrangers, venus notamment d'Italie, de Suisse et de Corée du Sud, dans l'optique de permettre de mieux exploiter nos barrages et de garantir la durabilité de leur exploitation. Le choix de M'sila pour abriter ces journées techniques s'explique par le fait que le barrage de Ksob, situé dans cette wilaya, fait l'objet, actuellement, d'une importante opération de désenvasement, a encore indiqué Hocine Necib. Le ministre devait poursuivre sa visite en inspectant et en lançant, dans les communes de M'sila, de Boussaâda et de Sidi-Aïssa, plusieurs projets destinés à l'alimentation en eau potable des populations. La modernisation des outils d'intervention au domaine de l'hydraulique s'impose plus que jamais, vu les nombreux défis à relever, spécialement le défi naturel. C'est pourquoi, on insiste désormais sur l'augmentation de la capacité de stockage des barrages en exploitation.