Déterminée à accéder à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Algérie compte accélérer en 2014 le processus d'adhésion à ce temple du commerce international, entamé en 1987. Toutefois, la date du 13e round de négociations n'est pas encore fixée. C'est du moins ce qu'a affirmé hier le directeur général du Commerce extérieur au ministère du Commerce, Chérif Zaaf, dans un entretien à l'APS. "Tant que nous n'avons pas envoyé les réponses, nous n'avons pas une idée exacte sur la date de la programmation de la 13e réunion" a-t-il fait savoir. Pour plus de précisions, M. Zaaf a indiqué que l'Algérie œuvre dans ses négociations d'accession à l'OMC à consolider le taux des droits de douane perçus à l'importation de marchandises à un niveau supérieur à ceux des taux appliqués. "Actuellement, l'Algérie est en train de négocier pour consolider le taux des droits de douane à un niveau supérieur à ceux des taux appliqués", a-t-il souligné. Selon ce responsable, une liste de "produits sensibles" a été arrêtée pour laquelle l'Algérie négocie un droit de douane de 45%, soit un taux supérieur à celui appliqué et qui est de 30%. Une disposition à laquelle ont adhéré plusieurs pays ayant déjà signé des accords bilatéraux avec l'Algérie, a-t-il ajouté, faisant remarquer que même si l'OMC donne son accord pour garder le taux initial élevé, elle demandera de le réduire sur une longue période. L'Algérie a signé cinq (5) accords bilatéraux avec le Brésil, l'Uruguay, la Suisse, le Venezuela et Cuba, alors qu'un autre accord avec l'Argentine est en cours de finalisation. "Plusieurs rencontres bilatérales seront tenues avant la fin de cette année", a-t-il encore fait savoir. Par ailleurs, le président du groupe de travail chargé du dossier de l'accession de l'Algérie à l'OMC, l'argentin Alberto D'Alotto, attendu en Algérie le 18 octobre prochain, devrait rencontrer des membres du gouvernement pour "écouter et noter la position actuelle de l'Algérie et confirmer, encore une fois, la volonté du gouvernement d'accéder à l'OMC". "Cette visite sera une occasion pour nous également pour que chaque ministre expose les préoccupations de l'Algérie dans son secteur", a aussi précisé M. Zaaf qui a souligné que des rencontres parlementaires devraient être organisées afin de poursuivre le débat déjà entamé sur l'accession de l'Algérie au cours des années précédentes. Sur un autre volet, M. Zaaf a estimé que même si le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC n'est pas encore achevé, ce processus est arrivé, aujourd'hui, à une phase de "maturité". Les dernières questions adressées par les membres de l'organisation, après le 12e round tenu le 31 mars dernier, portaient essentiellement des propositions de paragraphes d'engagement. "Aujourd'hui, les questions soulevées par des pays membres de l'OMC ne concernent pas la recherche d'information, mais il s'agit plutôt des propositions de paragraphes d'engagement. Ce qui est positif pour l'Algérie", a-t-il souligné. "Les dernières questions que nous avons reçues, notamment celles des Etats-Unis, proposent de finaliser certains chapitres en suggérant des paragraphes d'engagement", a-t-il encore ajouté. Selon le responsable, les questions additionnelles ont été distribuées à tous les secteurs concernés afin de les examiner. L'Algérie est engagée dans le processus d'intégration au système commercial mondial depuis juin 1987, date du dépôt de la demande officielle d'adhésion au GATT (accord général sur les tarifs et le commerce). Toutefois, les négociations n'ont commencé concrètement qu'à partir de juillet 1996. La première réunion du groupe de travail a eu lieu en avril 1998. Depuis son installation en 1995, le groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC a tenu dix réunions formelles et deux réunions informelles, dont la dernière s'est déroulée fin mars 2012. Ce groupe a déjà examiné le régime du commerce de l'Algérie. Son premier projet de rapport a été élaboré en 2006 et a été révisé en 2008. Ainsi, en dépit des efforts consentis par l'Algérie, des contraintes objectives, qui découlent de son statut de pays en développement, persistent encore et nécessitent davantage d'efforts de sa part. On se demande, donc, jusqu'à quand le feuilleton va continuer !