L'administration américaine n'a toujours pas décidé si elle comptait autoriser ou non la construction de l'oléoduc Keystone XL, devant acheminer le pétrole de l'ouest canadien jusqu'au sud des Etats-Unis, a indiqué mardi à Ottawa le secrétaire américain John Kerry. Lancé en 2008, ce projet est ardemment défendu par le gouvernement canadien, pour qui l'exploitation pétrolière constitue un enjeu stratégique. En déplacement à Ottawa, M. Kerry a indiqué avoir évidemment abordé le sujet avec son homologue canadien John Baird. Lors des discussions tenues mardi avec M. Baird, j'ai clairement dit, comme c'est régulièrement le cas, qu'un processus est en cours au département d'Etat, a-t-il déclaré. Une décision interviendra plus tôt que tard, mais je ne saurais préciser quand, a ajouté le secrétaire d'Etat américain, s'exprimant aux côtés de John Baird lors d'une conférence de presse. L'oléoduc Keystone XL doit servir à acheminer le pétrole extrait des sables bitumineux de la province de l'Alberta, dans l'ouest canadien, vers les raffineries américaines du golfe du Mexique, au Texas. La portion sud, entre le Nebraska et le Texas, est déjà en service, mais c'est la liaison entre ce tronçon et le Canada qui soulève de nombreuses contestations. Cet oléoduc est, dans son projet, long de quelque 1 900 km, dont 1 400 km aux Etats-Unis. La construction de Keystone XL, dénoncée par les écologistes et une grande partie des démocrates, est un sujet politique brûlant aux Etats-Unis. Le feu vert au chantier dépend du gouvernement américain et donc du président Barack Obama, qui a dit qu'il se prononcerait en fonction des conséquences du projet sur le réchauffement climatique provoqué par les gaz à effets de serre. Une victoire des républicains dans la chambre haute du Congrès, lors des élections du 4 novembre, pourrait cependant débloquer ce dossier sensible entre les deux pays.