L'Union européenne semble avoir dans son viseur, une fois encore, l'Algérie. Dépêcher une délégation à Alger pour rencontrer l'opposition et des personnalités politiques est un acte qui dépasse de loin les termes de l'Accord d'association entre l'Union européenne (UE) et l'Algérie. Cet Accord entre l'UE et l'Algérie paraphé en décembre 2001, signé au mois d'avril 2002 lors du Sommet euro-méditerranéen de Valence (Espagne) et mis en application le 1er septembre 2005, s'est substitué à l'Accord de coopération conclu en 1976. Il s'articule autour de huit grands volets (dialogue politique, développement des échanges, commerce des services, coopération économique, coopération sociale et culturelle, coopération financière, coopération dans le domaine de la Justice et des Affaires intérieures). Comme on le voit, c'est une coopération dans le strict domaine politique et économique esquissant des conditions politico-stratégiques, un accord de partenariat juste et équilibré qui, logiquement, rejette la moindre ingérence dans les affaires internes de l'Algérie. C'est dire que la délégation de l'UE que préside le chef de la division Maghreb, se trouve à Alger pour d'autres raisons... Ce qui fait dire au SG du FLN, Amar Saâdani, que l'agenda de cette délégation reste ouvert: "Nous avons dit que l'agenda de la délégation européenne qui séjourne en Algérie n'est pas connu et reste ouvert. La délégation a établi une liste de contacts, en dehors des partis et des associations reconnus officiellement. Ce que nous considérons comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays". Le FLN, qui refuse de glisser dans l'agenda de cette délégation, rappelle aussi: "L'Union européenne a déjà joué un rôle négatif dans les pays dits des ''révolutions arabes". Propos clairs qui avertissent sur les visées de Bruxelles à l'encontre de la situation politique du pays. La rencontre très poussée de la délégation de l'UE avec l'opposition sur des questions sensibles "balancées" par des acteurs qui ont une grille de chambardements de la vie nationale, n'est-elle pas suffisante pour faire comprendre l'objectif visé par l'UE, notamment que ses interlocuteurs algériens tentent de faire décoller une période de "transition démocratique" avec l'appui des Occidentaux et de certaines monarchies arabes sans se soucier des persiflages de la société algérienne. Une opposition prête à tout, voire à toute la complicité possible pour faire "valoir" sans désir de "transition démocratique". N'est-elle pas là pour empêcher le parachèvement de l'Etat de droit, de brouiller l'initiative du consensus national lancé par le FFS, n'a-t-elle pas tenté toutes les manœuvres pour déstabiliser le pays pour exiger l'application de l'article 88 de la Constitution, l'appel à l'Armée pour provoquer un coup d'Etat et puis tout récemment la revendication d'une élection présidentielle anticipée.