L'Association nationale des laboratoires d'analyse médicale se propose de lancer un processus d'assurance qualité, c'est-à-dire de former les différents laboratoires, les différents médecins et pharmaciens biologistes qui dirigent ces laboratoires et ce, à l'assurance qualité. Le professeur Smaïl Benazouz qui préside cette association, intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a expliqué que l'assurance qualité est une démarche qui se fait graduellement et qui peut arriver à terme soit à la certification ou d'aller plus loin vers l'objectif d'assurer une meilleure qualité des analyses médicales. "Nous défendons une méthode persuasive volontaire. Nous voulons amener volontairement les médecins et pharmaciens biologistes à se lancer dans une démarche de qualité. Ils vont pouvoir fournir des prestations de qualité et la possibilité aux patients algériens d'avoir des analyses les plus fiables. Ceci ne peut se faire que dans une démarche volontaire". Il ajoute que les contraintes ne peuvent venir que quelques années après, "lorsque la formation des différents partenaires sera faite à travers le lancement de la démarche qualité et les gens s'habituent à cette notion d'assurance qualité. Ce n'est qu'à ce moment-là en collaboration avec le ministère de la Santé, que nous pourrons établir une réglementation qui amènerait les laboratoires à s'engager de façon obligatoire dans la démarche de qualité". Cette réglementation devrait astreindre chaque laboratoire à s'engager dans cette démarche. L'Association nationale des laboratoires d'analyse médicale se veut être "le promoteur" d'une démarche qualité qui soit dans un premier temps volontaire. "On ne peut faire quelque chose que si on y adhère. Une fois que la formation est faite, interviendra alors la loi pour mettre en place l'obligation". Le professeur Benazouz souligne qu'actuellement la version moderne de la gestion des laboratoires, telle que connue dans les pays européens, repose sur des institutions qui n'existent pas encore en Algérie. "Pour ce faire, nous sommes en contact avec l'institution française Bioxité qui, elle, propose une démarche très rigoureuse. Maintenant, les gens travaillent, font pour le mieux, mais sans s'inscrire dans une démarche très rigoureuse dans les étapes d'assurance de qualité". Il y a également une autre société qui vient de se créer, à savoir la société algérienne de biologie clinique qui collabore avec l'Association nationale des laboratoires d'analyse médicale pour la mise en marche de ce processus dans un premier temps. Ce n'est que par la suite qu'il peut y avoir une institution extérieure pour contrôler la démarche, affirme le professeur Benazouz. Il y a, d'après le professeur Benazouz, 330 laboratoires du secteur privé et 300 autres du secteur hospitalier qui seront graduellement concernés par la démarche "assurance qualité". Dans son explication de cette notion, le professeur Benazouz note : "les analyses de bonne qualité comprennent un diagnostic précoce et par conséquent un traitement précoce. Et lorsque l'on traite une maladie à son début, elle coûte beaucoup moins chère et notamment à la sécurité sociale. De fait, la Cnas gagnerait à financer la formation continue des médecins et pharmaciens biologistes, à financer les démarches qualité". Il indique qu'il y aurait des retombées positives et la sécurité sociale serait gagnante. S'exprimant en tant que biologiste, le professeur Benazouz pense en rapport avec le coût important induit par la prise en charge des malades par la Caisse de sécurité sociale et le remboursement des médicaments dont la facture d'importation s'élève à 1 milliard de dollars, que c'est le médicament qui représente en fait le gros des dépenses de la caisse. "La biologie ne représente pas un chapitre de dépense très élevé pour la Cnas"