Le projet d'Union méditerranéenne, incarné par le président français, Nicolas Sarkozy, vient d'atteindre la vitesse de croisière en matière de maturation. C'est ce qu'il y a lieu de déduire en tenant compte des déclarations que vient de faire l'ambassadeur français, chargé de la promotion de cette nouvelle alternative de coopération régionale, à l'issue d'un point de presse qu'il a animé hier. En effet, à l'issue d'une visite qu'il a effectuée ces derniers jours en Algérie, Alain Le Roy a fait état d'un intérêt grandissant de l'Algérie pour ce projet. Le représentant diplomatique parisien, sur le même sillage, a déclaré à l'issue de sa visite de deux jours : "J'ai eu le sentiment d'un très fort intérêt de mes interlocuteurs pour le projet d'Union de la Méditerranée, auquel j'ai constaté qu'ils avaient déjà beaucoup réfléchi et qu'ils soutenaient. Ils m'ont fait de très utiles suggestions que je vais rapporter à Paris". L'ambassadeur, lors de sa visite, a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et celui de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, Cherif Rahmani. Ainsi, c'est la volonté de l'Algérie d'adhérer au projet d'Union méditerranéenne qui se confirme davantage. A cet égard, il est utile de préciser, en premier lieu, que le chef de la diplomatie algérienne, peu avant les déclarations du représentant diplomatique de l'Hexagone, a fait des déclarations qui ne trahissent en aucun cas la disposition de l'Algérie quant à la caution dudit projet. En fait, lors de la visite qu'il a effectuée dans la capitale européenne, Bruxelles, récemment, Mourad Medelci a laissé entendre que "l'Union méditerranéenne qui est défendue par le président Sarkozy, avant même son élection à la tête de l'Etat français, n'aura comme finalité que l'étoffe de la politique de proximité prônée par l'Union européenne". Mieux encore, le ministre des Affaires étrangères, à cet égard, a exclu toutes les appréhensions nourries par certains cercles quant à de supposés desseins inavoués de ce projet. "L'Union méditerranéenne n'est qu'une nouvelle démarche qui vise à renforcer davantage les liens entre les rives sud et nord du Bassin méditerranéen et se complète avec ce qui a été réalisé auparavant", a expliqué M. Medelci, tout en rassurant que l'Union méditerranéenne ne remettra jamais en cause ce qui a été réalisé dans le cadre du processus de Barcelone en matière de coopération et du rapprochement entre les deux rives sud et nord de la Méditerranée. Ainsi, après avoir examiné le teneur du projet en lui-même et jaugé les intentions du président français et son staff, l'Algérie a fini par conclure que le projet d'Union méditerranéenne ne véhicule qu'une initiative positive qui ne fera que renforcer les intérêts de toutes les parties le composant. En tout cas, l'adhésion de l'Algérie à l'initiative, portant d'emblée l'empreinte de Sarkozy, est intervenue après la caution d'autres pays de la rive sud de la Méditerranée à l'instar du Maroc et, surtout, de la Libye, dont le leader, Mouammar El Kadhafi effectuera une visite historique dans la capitale française au mois de décembre prochain. Néanmoins, des appréhensions persistent encore quant au bien-fondé de ce projet, en avançant que plusieurs termes dudit projet ne sont pas encore mis au clair et c'est là que le promoteur de l'Union méditerranéenne (Sarkozy) est appelé à abattre toutes ses cartes concernant son projet afin de rassurer l'opinion publique. Il y a lieu de rappeler, en outre, que la tendance favorable de l'Algérie intervient à quelques semaines seulement de la visite officielle du président français à Alger, prévue au mois de décembre.