L'activité manufacturière chinoise s'est à nouveau contractée en janvier, selon HSBC qui a publié son indice PMI préliminaire des directeurs d'achat, à un niveau toutefois légèrement meilleur qu'en décembre et mieux qu'attendu par les analystes. L'activité dans la deuxième économie mondiale reste confrontée à un "ralentissement", a souligné la banque en commentant ce chiffre morose. L'indice PMI calculé par HSBC --encore provisoire, le mois de janvier n'étant pas achevé-- s'établit à 49,8, contre 49,6 en décembre. Avant décembre, il fallait remonter à mai pour trouver un niveau plus mauvais, à 49,4. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. L'indice préliminaire de HSBC s'établit au-dessus de la prévision médiane des analystes sondés par l'agence Bloomberg, qui tablaient sur une contraction plus prononcée (PMI à 49,5). "Le ralentissement manufacturier se poursuit dans un contexte de demande intérieure en berne", a observé Qu Hongbin, économiste chez HSBC cité dans un communiqué. La Chine a vu sa croissance économique ralentir fortement en 2014, à 7,4%, glissant à un niveau plus vu depuis près d'un quart de siècle, selon des chiffres gouvernementaux publiés mardi. Mais le pays ne s'oriente pas vers un atterrissage brutal de son économie, a cependant assuré mercredi à Davos, devant le Forum économique mondial, le Premier ministre chinois Li Keqiang. Les détails livrés vendredi par l'enquête HSBC s'avéraient d'ailleurs un peu meilleurs qu'attendu par le marché. Dans le détail des composants de l'indice PMI, "une nette progression des nouvelles commandes (dans le secteur manufacturier) suggère un certain sursaut de la demande intérieure" même si les exportations, elles, se détériorent, tempéraient ainsi les experts du cabinet Capital Economics. "Cela suggère que l'environnement manufacturier résiste mieux qu'attendu. Pour autant, les facteurs négatifs plombant l'économie persistent, notamment le secteur immobilier", un pilier de la croissance et qui connaît un vif ralentissement, ont-ils ajouté.
Baisse de taux inattendue Face à l'assombrissement de la conjoncture, les autorités devraient adopter de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire et des mesures fiscales accrues dans les mois prochains, a estimé de son côté Qu Hongbin, de HSBC. La banque centrale chinoise (PBOC) a déjà procédé courant novembre à une baisse inattendue de ses taux d'intérêt, une mesure inédite depuis 2012, ainsi qu'à plusieurs injections de liquidités dans le système financier. "Mais les injections récentes (...) ont surtout pour objectif d'éviter des tensions (sur le marché interbancaire) avant le fort gonflement de la demande de liquidités (des entreprises et particuliers) avant les longs congés du Nouvel an lunaire" débutant mi-février, relevaient les analystes de Capital Economics. Selon eux, la PBOC pourrait agir plus tard en abaissant les taux de réserve obligatoires imposés aux banques et ses taux d'intérêt, afin de les inciter à prêter davantage et réduire ainsi les onéreux coûts subis par les entreprises pour se financer. Mais de l'avis général, les autorités veilleront à ne pas rouvrir trop largement les vannes du crédit, afin de ne pas compromettre leurs efforts pour endiguer l'essor de la "finance de l'ombre" (formes de crédits non régulées en-dehors du système bancaire) et la montée des créances douteuses.