Le conglomérat industriel américain General Electric a dépassé les attentes en 2014, grâce à l'aéronautique et les turbines, mais considère que l'environnement reste marqué par une forte volatilité. L'an dernier, ce baromètre de l'état de l'économie américaine a dégagé un bénéfice net de 15,2 milliards de dollars, en hausse de 17% sur un an. Le chiffre d'affaires a atteint 148,6 milliards de dollars, en hausse de 2% mais légèrement inférieur aux prévisions des analystes qui tablaient sur 148,7 milliards de dollars. Sur le quatrième trimestre, le bénéfice net a atteint 5,15 milliards de dollars, en hausse de 61%, selon un communiqué publié vendredi. Le bénéfice opérationnel par action, qui ne tient pas compte des éléments exceptionnels et sert de référence à Wall Street, a atteint sur le trimestre 0,56 dollar en hausse de 6%. C'est un cent de mieux que la prévision des analystes. GE a terminé l'année avec un bon bénéfice dans le secteur industriel au 4e trimestre et une bonne progression des marges. L'environnement reste très positif mais avec beaucoup de volatilité, a souligné le PDG du groupe Jeffrey Immelt lors d'une conférence téléphonique. L'action du groupe était en nette hausse à Wall Street, en progression de 1,48% à 24,67 dollars. La croissance de son activité reflète le retour aux sources industrielles amorcé depuis plusieurs mois par M. Immelt au détriment de la finance. Les Etats-Unis continuent de se renforcer, tout comme l'Asie. Certaines activités ont enregistré une activité plus forte comme l'aviation et la santé. Le pétrole et le gaz ont rempli leurs objectifs malgré une forte volatilité, a souligné M. Immelt en ajoutant qu'il prévoyait que les marchés européens restent assez plats. Le chiffre d'affaires dans les activités industrielles a atteint sur l'année 107,3 milliards de dollars en hausse de 2% et celui dans les activités financières 42,7 milliards en baisse de 3%. Le groupe américain est en train de finaliser l'acquisition des activités énergétiques du groupe français Alstom. Cette acquisition a déjà reçu le feu vert des autorités réglementaires françaises et l'accord des actionnaires d'Alstom. L'équipementier français, qui fabrique les TGV, créera aussi avec le conglomérat américain trois coentreprises dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les turbines à vapeur, notamment pour le nucléaire.
Solide carnet de commandes ? Le groupe américain a souligné vendredi qu'il maintenait sa prévision d'une croissance de 2 à 5% de ses revenus dans ses activités industrielles. Le carnet de commandes reste fourni. Il s'élevait, selon Jeffrey Immelt, à 261 milliards de dollars à fin décembre, en hausse de 17 milliards sur un an, tiré en particulier par les équipements innovants (locomotives, turbines à gaz, moteurs d'avions). Les commandes elles-mêmes ont progressé de 7% pour l'année. Ceux qui veulent voir le bon côté des choses se concentreront sur la forte croissance organique des revenus, la hausse des marges et le solide carnet de commandes, a estimé Bank of America Merrill Lynch dans une note d'analyse. La banque Morgan Stanley de son côté a jugé que les commandes vont être considérées comme décevantes dans l'ensemble avec un niveau stable dans les équipements mais des reculs à deux chiffres dans l'énergie et, comme attendu, dans le pétrole et le gaz même si cela a été compensé par un solide marché des transports aux Etats-Unis et un environnement de faible concurrence. GE avait indiqué en décembre qu'il prévoyait pour 2015 un bénéfice par action hors éléments exceptionnels compris entre 1,70 et 1,80 dollar. Les attentes des analystes sont actuellement de 1,76 dollar. GE avait également indiqué qu'il envisageait de redistribuer 40 milliards de dollars à ses actionnaires en 2015 et 2016 sous forme de dividendes et de rachats d'actions. Le groupe est également engagé dans une réduction de la voilure dans ses activités financières. Il a donné son indépendance, en l'introduisant en Bourse, sa filiale de banque de détail, Synchrony Financial. Nous nous attendons à atteindre notre objectif pivot qui est de réaliser 75% de notre bénéfice dans le secteur industriel d'ici 2016, a réaffirmé M. Immelt vendredi.