Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré que la Grèce souhaitait la conclusion d'un nouvel accord avec ses partenaires européens. Il prendrait notamment la forme d'un programme-relais valable jusqu'au mois de juin. S'exprimant devant le Parlement, M. Tsipras a estimé que la conclusion d'un tel accord pourrait intervenir dans les 15 jours malgré des négociations qu'il prévoit difficiles. Il a souhaité que cet accord respecte les règles communautaires et qu'il constitue une solution viable afin de ne pas plonger la Grèce dans une nouvelle récession. Le Premier ministre grec, qui s'est dit "optimiste" sur les chances de succès des négociations avec ses partenaires, a expliqué aux parlementaires que la Grèce avait l'intention d'honorer le service de sa dette, mais que l'austérité ne constituait pas une des obligations européennes de son pays. L'objectif de son gouvernement est de parvenir à un équilibre budgétaire, argument que la Grèce fera valoir lors des négociations, a-t-il poursuivi.
Panser les plaies Rappelant que le programme d'aide mis au point par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne avait été suspendu en raison de son échec, Alexis Tsipras a promis que les premières mesures de son gouvernement viseraient à panser les plaies sociales provoquées par l'austérité menée depuis cinq ans. Plusieurs milliers de foyers bénéficieront de dons de nourriture et d'une gratuité de l'électricité, a-t-il ajouté, tandis que les fonctionnaires licenciés illégalement seront à nouveau engagés dans l'administration. Il a également annoncé la "réinstallation" par voie législative de la télévision publique ERT qui avait été fermée du jour au lendemain par le précédent gouvernement en juin 2013, notamment par mesure d'économie.
Lutte contre la corruption Pour réduire les dépenses publiques, il propose une réduction du train de vie des ministres et des parlementaires, avec la suppression des voitures de fonction et la vente d'un avion mis à disposition du chef du gouvernement. Ses principaux combats concerneront la lutte contre la corruption dans la passation de marchés publics et la lutte contre l'évasion fiscale, a-t-il dit. S'exprimant peu avant l'allocution du Premier ministre, le ministre des Finances Yanis Varoufakis a dit que la Grèce souhaitait renégocier le remboursement de sa dette et qu'une sortie de la zone euro signerait la fin de la monnaie commune.
Sapin appelle à assurer un financement Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a appelé hier à assurer un financement à une Grèce financièrement aux abois, alors que le nouveau gouvernement grec campe sur ses positions anti-austérité. Il faut assurer un financement sans quoi la Grèce serait à la merci de n'importe quelle situation de panique sur les marchés, mais on ne peut pas simplement dire +on finance, on finance+, a dit le ministre à son arrivée à Istanbul pour une réunion avec ses homologues du G20, estimant que le pendant (d'un soutien à Athènes) était le respect des règles européennes. M. Sapin a toutefois voulu croire à un rapprochement des positions lors d'une réunion à haut risque des ministres des Finances de la zone euro mercredi. L'objectif c'est que mercredi ça se passe bien. Si c'est pour avoir un Eurogroupe de tensions, ce n'est même pas la peine. Je pense que nous pouvons déboucher sur une dynamique positive. Il n'est pas possible pour le nouveau gouvernement grec d'accepter qu'on lui dise (...) +on fait comme si rien n'avait bougé, même si ce n'est pas pour longtemps+, a jugé le ministre, pour qui toutefois on ne distribue pas l'argent comme ça, pour permettre de surnager. Il y a de l'argent parce qu'il y a un cadre, un engagement, une vision d'avenir suffisamment solide. Dans son discours de politique générale dimanche, le Premier ministre grec Alexis Tsipras, chef du parti de gauche radicale Syriza, a réclamé dimanche une nouvelle fois un programme-relais à l'Union européenne, en rupture avec les actuels plans d'aide. Ces derniers prévoient une stricte discipline budgétaire et des réformes chapeautées par des fonctionnaires du FMI, de la Banque centrale européenne et de l'UE, composant une troïka détestée des Grecs.