Depuis quelques jours, certains produits alimentaires et nombre de produits agroalimentaires, souvent d'importation, connaissent une forte hausse des prix. Des augmentations que les commerçants de détail et de gros imputent à la récente dévaluation du dinar en Algérie. Sur les étals des épiceries et des superettes, plusieurs produits alimentaires et agroalimentaires ont été touchés par une "inattendue" hausse des prix. Des flambées que les vendeurs imputent aux grossistes. De leur côté, les grossistes mettent en avant la dévaluation du dinar. Une dépréciation qui, selon eux, s'est "automatiquement" répercutée sur les activités des importateurs. "Cette hausse des prix a touché les produits alimentaires et agroalimentaires provenant de l'importation tels que les fromages, les jus, les chocolats, les conserves, …", précise Ahmed, commerçant grossiste à Jolie Vue, à Kouba. Une augmentation qui, selon lui, varie entre 1 à 5%. Pourtant, certains produits alimentaires ont atteint une hausse de 100%. C'est le cas des légumes secs notamment l'haricot sec. "Le prix de gros du premier choix de l'haricot sec, provenant de l'Amérique, est passé de 185 DA à 280 DA le kilo. Quant au choix moindre, provenant d'Egypte, il est cédé à 250 DA le kilo", précise Ahmed. Une flambée qu'il incombe au "monopole" d'un seul importateur. Idem pour la pâte de chocolat de la marque "Nutella" dont le pot de 800 grammes est passé de 460 DA à 620 DA. Un produit qui malgré son prix "exorbitant" demeure rare sur le marché. "Le Nutella fait l'objet de vente concomitante puisque l'importateur impose aux demandeurs d'autres produits qui s'écoulent difficilement contre cette pâte à tartiner", explique le commerçant. Même les produits cosmétiques et d'hygiène corporelle n'ont pas été épargnés. C'est ce que confirme Boubekeur, commerçant grossiste de ces produits. "Les prix de certaines marchandises notamment celles de l'importation ont connu une hausse depuis plus de 20 jours", a-t-il affirmé. Chez son voisin Mustapha, grossiste de produits agroalimentaires, c'est la dissonance. Pour lui, les prix de ces produits (fromages, jus, boissons énergétiques...) n'ont pas bougé d'un iota. Et d'expliquer : "Tous ces produits proviennent d'Amérique latine et de certains pays d'Asie notamment l'Inde et la Chine. Comme le dollar américain a chuté depuis un mois et demi, les prix des importations n'ont pas changé malgré la dévaluation du dinar". D'autant plus, enchaîne-t-il, qu'"ici c'est le Souk du bazar. Il n'est pas soumis au contrôle et n'obéit à aucune règle ou logique". Côté fruits et légumes, le scénario n'est pas meilleur. Hier au marché T'nache de Belouizdad, à Alger, les haricots verts étaient proposés à 400 DA le kilo, les petits pois à 180 DA, la courgette à 100 DA et la laitue à 150 DA. La pomme de terre vendue entre 85 et 95 DA et la tomate entre 75 et 85 DA. Outrée par les prix affichés, Sakina, une habituée de ce marché, s'emporte : "Les petites bourses n'arrivent plus à manger à leur faim. A 85 DA le kilogramme, la pomme de terre est désormais considérée comme de la viande, vu sa cherté.