Les services des Douanes ont transféré à la justice plusieurs dossiers de transfert illégal de devises à l'étranger. L'institution dirigée par Mohamed Abdou Bouderbala passe à l'action, quelques jours après avoir mis au grand jour l'affaire de transfert illicite de près de 400 millions d'euros à l'étranger, en 2013 et 2014, à travers une banque privée à capitaux étrangers activant en Algérie. Ainsi, lors de sa visite dans la wilaya de Mascara, le Directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala a assuré que les dossiers d'importateurs auteurs de fuite de devises vers l'étranger ont été transférés à la justice. Des dossiers d'importation de marchandises non importantes et prohibées, abandonnées ensuite au port après avoir transféré leur valeur en devises vers l'étranger, ont été déférés devant la justice qui statuera, alors que d'autres affaires similaires font l'objet d'enquête et de constitution de dossiers en collaboration avec les différents services de sécurité, a indiqué M. Bouderbala lors d'un point de presse à l'issue de l'inauguration du nouveau siège de l'inspection divisionnaire des douanes de Mascara. La Direction générale des Douanes poursuivra les inculpés dans ces affaires avec une grande rigueur dans le cadre de la protection de l'économie nationale et l'assainissement du commerce extérieur, a-t-il affirmé, soulignant que les enquêtes et les poursuites judiciaires, en collaboration avec les différents services de sécurité, concerneront toutes les parties impliquées dans ces affaires, même ceux qui louent leurs registres de commerce. "Les containers importés de l'étranger et abandonnés au port seront ouverts en présence d'un huissier de justice après expiration du délai juridique fixé à deux mois et 21 jours et les marchandises seront saisies et vendues aux enchères s'il s'avère qu'elles sont propres à la consommation ou traitées juridiquement si elles sont prohibées", a ajouté le DG des Douanes algériennes. Par ailleurs, M. Bouderbala a indiqué que les services des douanes qui sont dotés de structures et d'éléments formés déploient de grands efforts en collaboration avec différentes instances dans la lutte contre le trafic de drogue, déplorant le fait que l'Algérie, qui était une zone de transit où la consommation de la drogue transitant par son territoire ne dépassait pas 10 %, est devenue malheureusement une zone de consommation estimée de 60 à 70 % de ce poison introduit notamment à travers les frontières Ouest du pays. D'autre part, le même responsable prévoit la stabilisation, cette année, du volume de recouvrement douanier au même niveau qu'en 2014, soit 930 milliards DA contre 1.000 milliards DA en 2013. Une baisse justifiée par la non importation du mazout l'an dernier, a-t-il expliqué, soulignant toutefois que ce recouvrement est en nette évolution par rapport aux années précédentes où il était à 250 milliards DA par an. La Direction générale des Douanes acquerra prochainement des scanners pour les ports secs du pays au nombre de 15 en plus de 7 autres qui seront utilisés dans le contrôle au niveau des frontières terrestres en vue de faciliter le travail des douaniers et épargner tout désagrément aux citoyens, a annoncé M. Bouderbala. Le DG des Douanes algériennes a indiqué que 180 promoteurs activant dans le secteur de production sont agréés et bénéficient du contrôle de leurs marchandises importées au niveau de leurs usines et entrepôts, afin de leur faciliter la tâche. Ce chiffre est appelé à la hausse après la réception d'autres demandes et l'opération sera généralisée ultérieurement aux opérateurs dans le domaine des services, a-t-il ajouté.