L'orientation que va prendre la nouvelle configuration du secteur public industriel marchand vient d'être dévoilée par le ministre du secteur, Abdessalem Bouchouareb. Mis en place lundi dernier, les douze groupes industriels, supplantant les désormais défuntes Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), seront orientés vers les filières dont l'Algérie accuse un déficit criant de production et, du coup, elle en importe les produits à tout va. C'est du moins ce qu'a indiqué le ministre de l'Industrie et des Mines sur les ondes de la Radio national, cité par l'APS. Ainsi, les 12 nouveaux groupes industriels seront orientés vers les filières qui permettraient de renforcer la production des biens qui pèsent particulièrement sur la facture des importations, a indiqué jeudi le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Il s'agit notamment des catégories des produits sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques et manufacturiers dont la facture d'importation coûte près de 30 milliards de dollars, a souligné le ministre dans une émission de la Radio nationale consacrée à la nouvelle stratégie de relance de l'industrie nationale. Le ministre a fait savoir qu'une étude, finalisée récemment, a permis de recenser tous les produits industriels importés durant les quinze dernières années afin d'examiner la structure des importations du pays et réduire sa facture, notant que l'industrie manufacturière nationale ne couvre que 20% seulement des besoins du pays. En conséquence, a-t-il poursuivi, le ministère de l'Industrie et des mines a décidé d'orienter ces nouveaux groupes industriels ainsi que le secteur privé vers les filières identifiées pour réduire la facture d'importation, d'une part, et promouvoir la production, d'une autre part. Cette démarche sera menée par ces groupes en partenariat avec des entreprises étrangères pour assurer le transfert de technologie et du savoir-faire, selon lui. Pour mettre sur pied cette feuille de route et réorienter les investissements vers les filières concernées, M. Bouchouareb a indiqué que les travaux de réalisation de 23 parcs industriels, parmi les 42 envisagés, seront entamés fin mars prochain pour les réceptionner à fin 2015. Une vingtaine d'autres projets similaires seront également lancés en septembre 2015 pour être réceptionnés en mars 2016, a-t-il encore avancé. "La priorité de l'accès à ces assiettes foncières sera accordée aux investissements dans les filières identifiées" pour résoudre les contraintes liées au foncier industriel, a affirmé le ministre. Par ailleurs, il a rappelé le rôle assigné aux dirigeants de ces groupes à travers des contrats de performance qui consacrent, entre autres, le principe de la dépénalisation de l'acte de gestion. Sur ce point, il a expliqué que la dépénalisation de l'acte de gestion a trait à la prise de risque et non pas à l'acte délictueux qui relève du code pénal, d'où la nécessité de faire la distinction entre les deux termes. Le ministre a aussi indiqué que les salaires des dirigeants des nouveaux groupes industriels restructurés seraient revus à la hausse et alignés sur ceux d'autres groupes publics comme Sonelgaz et Sonatrach. Les 12 groupes industriels se composent de sept (7) groupes nouvellement créés et de cinq (5) autres déjà existants. Les 7 nouveaux portent sur les filières, respectivement, de l'agro-industrie, des industries chimiques, des équipements électriques, électrodomestiques et électroniques, des industries locales, de la mécanique, des industries métallurgiques et sidérurgiques et des textiles et cuirs. Quant aux 5 groupes déjà existants, il s'agit de la société nationale des véhicules industriels (Snvi), du groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), du groupe pharmaceutique Saidal, de la société nationale des tabacs et allumettes (Snta) et de Manadjim Aldjazair (Manal).