On attendait, hier, avec impatience les résultats des deux journées de conclave entre le ministère de l'Education et les représentants de la Coordination des syndicats de l'éducation en vue d'examiner les problèmes en suspens, mais apparemment la réunion a bien tardé jusqu'au moment où on écrivait ces quelques lignes. D'ailleurs, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit avait assuré de publier les résultats dès la fin des réunions. "Les rencontres entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats du secteur qui menacent de reprendre la grève la semaine prochaine ont été ouvertes samedi et se poursuivront dimanche, avec l'annonce officielle des solutions auxquelles nous parviendrons", a expliqué Mme , Nouria Benghebrit dans une déclaration à la presse, en marge d'une cérémonie organisée en l'honneur de femmes employées du secteur, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, coïncidant avec le 8 mars. Il est utile de rappeler que les revendications des syndicats sont axées sur de nombreux points liés au statut particulier des travailleurs de l'éducation, à l'application de l'effet rétroactif, la promotion automatique, la prime d'encadrement, la prime des intendants et la prime des corps communs. Les dernières négociations entre la tutelle et les syndicats appelant à la grève ont échoué suite au refus de ces derniers de signer le dernier point contenu dans le procès-verbal proposé par la ministre de l'Education, relatif à une proposition d'adhésion à une charte d'éthique et de stabilité dans le secteur de l'éducation. La ministre est bien optimiste, elle, qui a indiqué qu'il existe un espoir pour l'arrêt de la grève au terme des rencontres de samedi et dimanche. De son côté, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Abdelkrim Boudjenah, a indiqué qu'un "arrêt de la grève sera décidé dans le cas de la satisfaction de notre plateforme de revendications." "En cas d'absence d'un accord sur les points proposés, la grève sera reconduite pour une durée de trois jours renouvelables chaque semaine, jusqu'à satisfaction de nos revendications et ce, à partir de lundi", a-t-il ajouté. Le secteur de l'Education nationale est secoué depuis prés de trois semaines par les protestations d'un certain nombre d'enseignants des trois cycles notamment le secondaire, une situation qualifiée d'"illégale" par la tutelle alors qu'une démarche pour la révision du statut des travailleurs du secteur et la correction des défaillances qui y sont contenues est engagée. Bien que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) s'obstine à poursuivre la grève jusqu'à satisfaction de ses revendications, le ministère de l'Education nationale a annoncé par le biais de sa première responsable, Nouria Benghebrit, la tenue d'une nouvelle rencontre samedi et dimanche avec tous les syndicats du secteur en vue de sortir de "l'impasse". Le ministère espère ainsi ouvrir un débat "responsable et constructif" avec tous les partenaires sociaux autour des problèmes en suspens dans le dossier des revendications socioprofessionnelles soumises, après avoir souligné à maintes reprises que ces revendications "ne relèvent pas des prérogatives du secteur de l'Education et requièrent, par conséquent, du temps pour les examiner en concertation avec d'autres secteurs". Il a été ainsi proposé dans cette optique la révision du statut en tenant compte de "toutes les défaillances contenues dans ce dernier en échange de la signature de la charte de déontologie de la profession pour aboutir à un consensus qui préserve l'école algérienne publique". Cette question a constitué un des points de divergence entre la tutelle et les syndicats qui estiment que l'on veut leur "forcer la main". Le ministère, en revanche, insiste sur le fait que ce qui importe "c'est de garantir la stabilité du secteur avec une charte de déontologie et d'oeuvrer ensemble à la correction de toutes les lacunes du statut". Une solution définitive et objective à la problématique de l'école algérienne reste l'un des objectifs du ministère de l'Education nationale qui a réaffirmé à plusieurs reprises sa volonté "constante à asseoir un dialogue permanent avec les différents syndicats pour le règlement de tous les problèmes dont souffrent les différents corps de l'éducation et de l'enseignement et ce dans un cadre de confiance et de sérénité".