L'ouverture économique repose sur un important paramètre de la productivité et qui, malheureusement, constitue la faiblesse de l'organisation économique algérienne. Cette appréciation de M. Rédha Hamiani, qui intervenait, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, lui fait dire également : "Nous ne sommes pas capables de produire à des prix compétitifs et aligner des produits de qualité. Et l'ouverture commerciale que nous prévoyons risque d'être fatale pour beaucoup d'entreprises". L'adhésion prochaine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'absence de productivité de qualité, si elle ne peut pas être "convenablement profitable", pour le moment, souligne Hamiani, s'avèrera à terme d'une nécessité vitale pour la défense de nos intérêts commerciaux. Il affirmera aussi depuis quelques années, il a été préconisé l'amélioration de l'environnement en termes généraux et qui relève de "nos autorités, mais on a mis beaucoup de temps. Globalement parlant, cet environnement n'est pas encore tout à fait indicatif ". Il cite, à cet effet, les banques, le foncier industriel, la spéculation immobilière, le marché informel etc. "La réponse à tout cela, c'est d'aller vers le partenariat. Cette ouverture doit pouvoir nous faciliter les contacts et les rapprochements d'entreprises avec le monde extérieur qui est plus avancé et qui pourrait nous transférer le savoir-faire qui nous fait défaut, la technologie que nous n'avons pas et l'innovation qu'on doit mettre en toute urgence pour hisser le niveau d'organisation que nous avons", a-t-il expliqué. Il insiste pour dire que le partenariat et la mise à niveau sont les deux paramètres possibles qu'il faudra essayer de mettre en œuvre. Pour inverser cette tendance avant l'adhésion à l'OMC, M. Hamiani note que l'Etat doit s'en préoccuper. "Les entreprises sont le vecteur essentiel de la création de richesses. C'est l'entreprise qui est créatrice d'emplois d'où elle doit être encouragée plus qu'elle ne l'est actuellement. Toutes ces mesures faciliteront la création d'entreprises dans la bonne direction". Evoquant les facilitations de procéder, il ajoute, qu'on met trop de temps et qu'il y a trop de lacunes administratives. "Il faudrait que les guichets que nous avons, servent davantage à encourager les entrepreneurs et les entreprises que de contrôler, de saisir et de réprimer". L'administration économique doit être un appui et qu'elle fasse un peu moins le "gendarme". Parmi les facteurs nouveaux, il ajoute : "Nous restons optimistes par rapport aux IDE. Il y a également un facteur nouveau qui est venu s'ajouter aux facteurs encourageants, à savoir les investissements des pays arabes. Nous attendions énormément des Européens, les pays arabes s'intéressent de plus en plus à notre marché et ce sont eux qui nous apportent la technologie et le savoir-faire. Ils ramènent le financement et nous aident à rompre cet embargo du fait qu'il nous a embarrassés pendant tant d'années". Il souligne que l'Algérie a des appuis à caractère politique venant des gouvernements étrangers. Il pense à la France, l'Espagne, l'Italie et de l'Allemagne, dit-il, qui n'ont pas cessé d'impliquer leurs hommes d'affaires à investir en Algérie. Prenant le cas de la France, M. Hamiani rappelle que c'est un pays qui a investi 50 millions de dollars en 2003 et 326 millions de dollars en 2006. "Actuellement avec les investissements consentis par Total, les Français ont dépassé le cap des 3 milliards de dollars". "Les investissements arabes sont présents dans le tourisme, le secteur financier, les secteurs d'activité comme le ciment et l'aluminium qui nécessitent une maîtrise technologique, mais ils apportent beaucoup d'argent pour constituer un partenariat bien établi", déclare-t-il. Concernant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, il croit que cette adhésion correspond en terme de timing à une situation où l'économie algérienne se bonifie et se renforce. "Et on ne peut que saluer cette tendance dans la négociation". L'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce apportera à l'Algérie beaucoup de facilitations pour l'exportation. "Cette ouverture commerciale, si l'on profite bien, sera bénéfique pour le pays et on regagnera le concert des nations, on aura plus de facilité pour la solution et l'arbitrage des conflits commerciaux".