Le producteur italien d'électricité Enel a indiqué jeudi avoir vu son bénéfice net 2014 reculer de 84% à 517 millions d'euros en raison notamment de dépréciations et dévoilé sa nouvelle stratégie pour les 5 ans à venir. Outre 6,427 milliards d'euros de dépréciations, notamment en Italie et sur des actifs en cours de cession en Slovaquie, le groupe explique que cette baisse est due à une baisse du résultat d'exploitation et à une hausse des charges financières. Enel a par ailleurs confirmé le recul de 3,7% de son chiffre d'affaires annuel à 75,8 milliards d'euros et celui de 5,6% de son résultat brut d'exploitation à 15,7 milliards d'euros. "Nous avons atteint nos objectifs financiers 2014 malgré l'impact de la difficile conjoncture sur nos résultats", a souligné le directeur général d'Enel, Francesco Starace. Enel a par ailleurs présenté aux investisseurs à Londres un nouveau plan stratégique à l'horizon 2015-2019. Il s'agit du premier depuis l'arrivée à la tête du groupe de M. Starace en 2014 et le début de la réorganisation qui l'a vu notamment céder sur le marché 17% de sa filiale Endesa et mettre en vente des actifs en Europe de l'Est. Le plan stratégique prévoit des investissements à hauteur de 18 milliards d'euros et mettra notamment l'accent sur les réseaux, la vente au détail et les énergies renouvelables. Enel espère en retirer un total de 6,7 milliards d'euros de résultat brut d'exploitation supplémentaire d'ici à 2019. Enel entend ainsi "profiter de la croissance de la demande en Amérique latine et en Afrique" et la "digitalisation des réseaux de distribution" dans les économies avancées, a expliqué M. Starace. Le groupe promet également d'accroître sensiblement son dividende, qui devrait s'élever à 0,14 euro par titre en 2014, et de réduire de 8% son "cash cost", c'est-à-dire la somme des coûts opérationnels et des investissements de manutention. M. Starace, soucieux de mettre en valeur une stratégie désormais plus orientée vers "le développement du renouvelable, l'efficacité énergétique, les smart grids (réseau de distribution d'énergie intelligent) et les systèmes de stockage", avait rencontré plus tôt cette semaine le directeur exécutif de Greenpeace International Kumi Naidoo, auprès de qui il s'était engagé à "abandonner progressivement les nouveaux investissements dans la filière du charbon". Le groupe indique par ailleurs prévoir de poursuivre sa politique de cessions d'actifs pour un montant pouvant atteindre jusqu'à 5 milliards d'euros, dont 2 milliards sont déjà "en cours d'exécution". Ce capital sera destiné à "la réorganisation des activités en Amérique latine et à d'autres opportunités de croissance". Ces cessions devraient apporter 200 millions d'euros de bénéfice net d'ici à 2019. Enel n'entend cependant pas vendre de parts dans "Endesa, Enel Green Power et Enel Russia", a précisé M. Starace aux analystes. Le groupe attend en revanche d'ici au 9 mai des offres de rachat contraignantes pour sa filiale slovaque Slovenske Elektrarne, a-t-il dit. A la Bourse de Milan, le titre Enel figurait parmi les vedettes du jour avec une hausse de 2,67% à 4,236 euros à la mi-séance. Arab F/Z.