L'or, qui s'était échangé au-dessus des 1 200 dollars l'once en milieu de semaine aidé par les chiffres décevants de la croissance américaine, a effacé tous ses gains après des propos réconfortants de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le métal jaune a atteint mercredi son plus haut niveau en trois semaines, à 1 217,20 dollars la tonne, après la publication des chiffres de la croissance américaine. La croissance de l'économie des Etats-Unis a en effet sévèrement calé au premier trimestre, plombée par l'hiver, le dollar fort et la chute des prix de l'énergie, et le Produit intérieur brut américain(PIB) n'a progressé que de 0,2% au 1er trimestre, contre 2,2% au 4e trimestre 2014. La monnaie américaine a subi de plein fouet l'annonce d'une croissance américaine presque nulle au premier trimestre, ravivant ainsi l'intérêt des investisseurs pour le métal jaune. Ces mauvais chiffres, selon plusieurs analystes, annulent en effet toute possibilité d'une hausse des taux de la Fed, actuellement proches de zéro, en juin. Cette mesure, très attendue par les cambistes, rendrait le billet vert plus attirant pour les investisseurs, mais son report tend à peser sur le billet vert. Et un dollar faible a généralement tendance à rendre les matières premières libellées dans cette monnaie plus attrayantes pour les acheteurs munis d'autres devises, car moins onéreuses. Mais le communiqué du Comité de politique monétaire de la Fed, publié mercredi après la réunion de ses membres a rassuré les marchés, et lesté le métal jaune à nouveau. La banque centrale a maintenu ses taux d'intérêt inchangés proches de zéro mais laissé ouvert le calendrier d'un relèvement des taux, restant confiante quant à une croissance modérée malgré le coup de froid hivernal. Les cours de l'or sont ainsi retombés, atteignant même vendredi à 1 170,01 dollars, leur plus bas niveau en un mois et demi. "Les opérateurs de marché de l'or semblent prendre les commentaires de la Fed à la lettre sur le fait que la faiblesse actuelle de l'économie américaine n'est que temporaire", a expliqué Derek Baker, analyste chez London Capital Group. L'argent a également souffert des commentaires de la Fed, mais moins que le métal jaune. Le métal gris a grimpé mercredi à 16,72 dollars l'once, son plus haut niveau en trois semaines, et s'est ensuite légèrement affaibli. Les platinoïdes ont également été assez épargnés par la volatilité qui s'est emparée du marché de l'or, l'usage de ses métaux étant majoritairement industriel. Le palladium et le platine sont utilisés pour la construction de pots catalytiques des voitures à essence et diesel. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 175,95 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 183 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 16,17 dollars, contre 15,83 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 127 dollars, contre 1128 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 772 dollars, contre 774 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les métaux de base en hausse grâce à la baisse du dollar Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont fini la semaine en hausse, stimulés par l'affaiblissement du dollar sur fond d'inquiétudes sur la fermeté de la reprise aux Etats-Unis, la première économie mondiale. Les chiffres décevants de la croissance américaine auraient pu peser sur les cours des métaux industriels, après des statistiques décevantes venant de Chine, la deuxième économie mondiale la semaine dernière. Mais, selon les analystes de Commerzbank, ces statistiques décevantes avaient été déjà intégrées dans les cours par les opérateurs de marché. De plus, la faible croissance de l'économie américaine a pesé sur le dollar, ce qui a, à son tour, aidé les matières premières libellées dans cette monnaie en les rendant plus attrayantes, car moins onéreuses, pour les acheteurs munis d'autres devises.
Le cuivre continue sa progression Les cours du cuivre ont atteint vendredi leur plus haut niveau en plus de quatre mois, à 6 375 dollars la tonne, aidés par la baisse du dollar. Par ailleurs, les récentes perturbations de la production chilienne, après des pluies torrentielles au mois de mars, continuaient également d'aider les cours, augmentant ainsi les espoirs d'un rééquilibrage du marché en 2015. Selon des chiffres du bureau national des statistiques du Chili, la production de cuivre a décliné de 2,3% atteignant 474 500 en mars, par rapport à l'année précédente. Mais pour les analystes de Barclays, la prudence reste de mise, car si les perturbations sur l'offre de métal rouge ont été plus nombreuses cette année, elles demeurent en dessous du seuil établi par la banque. De plus, les analystes de Commerzbank ont souligné que le marché pourrait se retrouver en surplus cette année, et ce pour la première fois en six ans. Le groupe international d'étude du cuivre estime en effet que ce surplus pourrait atteindre 364 000 tonnes en 2015, alors que la demande chinoise entame un ralentissement. De leur côté, les cours de l'aluminium ont grimpé vendredi à leur plus haut niveau en quatre mois et demi, alors que le marché se rééquilibre petit à petit. Les prix du plomb ont atteint le même jour un maximum en presque 7 mois, à 2 107 dollars la tonne, même si les investisseurs s'attendent à un réajustement prochain des cours. Le nickel repart à la hausse, aidé par la Colombie. Après être tombés à leur plus bas niveau en six ans il y a deux semaines, les cours du nickel ont rebondi, atteignant 13 965 dollars la tonne, leur plus haut niveau en un peu plus d'un mois. Les prix du nickel ont été aidés dès lundi par une grève à la mine de Cerro Matoso en Colombie, la deuxième plus grande mine de ferronickel au monde. Le ferronickel est un alliage de métal contenant 45% de nickel. "Cette mine est assez importante pour avoir un impact sur le marché, surtout qu'avec l'embargo indonésien sur les exportations de nickel, les importations chinoises de ferronickel ont grimpé l'année dernière", expliquait Caroline Bain, analyste chez Capital Economics. Mais l'analyste notait cependant que les stocks de ce métal restaient abondants, et qu'il faudrait un certain temps avant que la fermeture de la mine, si la grève devait durer, n'affecte réellement le marché. Les cours du zinc sont montés vendredi à leur maximum en plus de cinq mois, à 2350 dollars la tonne. Les cours de l'étain ont atteint vendredi leur plus haut niveau en deux semaines, à 16 390 dollars la tonne. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6 343 dollars vendredi, contre 6 040 dollars le vendredi précédent. L'aluminium valait 1 908 dollars la tonne, contre 1 821 dollars. Le plomb valait 2 114,50 dollars la tonne, contre 2 073 dollars. L'étain valait 16 050 dollars la tonne, contre 15 765 dollars. Le nickel valait 13 780 dollars la tonne, contre 13 025 dollars. Le zinc valait 2 324 dollars la tonne, contre 2 249 dollars.