Une centaine de représentants de tribus de Libye ont entamé, lundi au Caire, une réunion de quatre jours pour discuter des moyens de pacifier ce pays en proie au chaos, sous le règne de milices rivales. La très grande majorité des participants lors de cette réunion organisée par l'Egypte voisine se disent dans le camp du gouvernement libyen installé à Tobrouk (est), reconnu par la communauté internationale et soutenu par Le Caire. La réunion du Caire est organisée par les autorités égyptiennes, nous n'avons rien à voir avec cela, a néanmoins déclaré par téléphone Hatem el-Ouraybi, porte-parole du gouvernement de Tobrouk. En revanche, les tribus de l'ouest et autour de Tripoli sont absentes. Leurs représentants ne peuvent pas venir car ils sont sous la pression de Fajr Libya, a assuré Mohamed Qassem, un membre de la tribu des Al-Minfa, de l'Est libyen. Fajr Libya est une coalition hétéroclite de milices qui ont installé dans la capitale Tripoli un gouvernement et un Parlement rivaux de ceux de Tobrouk. L'Egypte redoute que les milices djihadistes qui occupent une partie de l'est de la Libye, en particulier celles affiliées à l'organisation Etat islamique (EI), ne mettent en péril sa frontière occidentale, la forçant à ouvrir un second front alors que l'armée combat dans le Sinaï (est) un groupe très actif qui a fait allégeance à l'EI. En février, Le Caire a même envoyé ses avions bombarder les positions de l'EI en Libye après que l'organisation djihadiste y eut revendiqué la décapitation de 20 travailleurs égyptiens coptes. Parallèlement, l'Egypte mène une bataille diplomatique, à la fois à l'ONU pour pousser à une intervention militaire internationale en Libye, et à la Ligue arabe, pour la formation, promise en mars, d'une force arabe destinée à combattre les groupes djihadistes dans la région, là aussi avec la Libye en principale ligne de mire. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a ouvert la conférence dans un grand hôtel du Caire, devant une petite centaine de représentants des tribus libyennes, alors que Le Caire en avait invité plus de 300. J'espère que cette conférence permettra de mettre fin au cercle vicieux de la violence, de la guerre et du terrorisme (...) qui menace la sécurité de la Libye mais aussi celle de ses voisins, a déclaré M. Choukry.