L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a estimé hier, après une visite de son chef à Téhéran, que les deux parties avaient une meilleure compréhension sur leur coopération mais qu'il fallait encore plus de travail pour régler les questions en suspens. Je crois que les deux parties ont une meilleure compréhension, mais plus de travail est nécessaire, a déclaré le chef de l'AIEA, Yukiya Amano, après une visite cruciale à Téhéran où il a notamment rencontré le président Hassan Rohani. M. Amano a effectué jeudi cette visite d'une journée à Téhéran alors que les grandes puissances et l'Iran tentent de conclure à Vienne un accord historique sur le nucléaire iranien. Le diplomate japonais a eu également des entretiens avec Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale. L'objectif de la visite était d'avancer le travail pour le règlement des questions en suspens concernant le programme nucléaire de l'Iran, notamment des clarifications en ce qui concerne la possible dimension militaire (PMD), selon un communiqué. La PMD est un des aspects les plus délicats des négociations. L'AIEA soupçonne Téhéran d'avoir mené des recherches, au moins jusqu'en 2003, pour se doter de la bombe atomique, et cherche à avoir accès aux scientifiques impliqués, ainsi qu'aux documents et sites qui pourraient avoir abrité ces recherches. Téhéran a toujours démenti avoir voulu ou vouloir se constituer un arsenal militaire nucléaire, affirmant que les documents sur lesquels se base l'AIEA sont des faux. L'AIEA est appelée à jouer un rôle majeur de contrôle et de vérification en cas d'accord entre Téhéran et les grandes puissances. Cet accord verrait le programme nucléaire iranien placé sous étroit contrôle international, en échange d'une levée des sanctions contre Téhéran. Nous sommes prêts à coopérer avec M. Amano pour qu'il soit prouvé que les accusations contre la République islamique d'Iran sont sans fondement (...) Nous sommes prêts à coopérer sur la PMD avec l'Agence et accélérer cette coopération pour parvenir à une conclusion, a déclaré vendredi matin aux journalistes Abbas Araghchi, l'un des principaux négociateurs iraniens à Vienne. Nous espérons faire des progrès sur la PMD, a-t-il ajouté. Jeudi soir, après sa rencontre avec le chef de l'AIEA, le président Rohani a également affirmé que l'Iran était prêt à parvenir à un accord juste pour résoudre les questions toujours en suspens, dans un temps déterminé et dans le cadre des règlements existants. Sur le volet politique, les négociations sur le nucléaire iranien avancent à petits pas à Vienne, les parties entretenant cependant l'espoir de parvenir à un accord définitif la semaine prochaine dans ce dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans. Le ballet diplomatique doit se ralentir d'ici à la fin du week-end dans la capitale autrichienne, les deux principaux protagonistes - l'Américain John Kerry et l'Iranien Mohammad Javad Zarif - y poursuivant toutefois leurs entretiens. Jeudi, les chefs de la diplomatie chinoise, française, allemande et britannique ainsi que la Haute représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini se sont succédé au palais Coburg. Avant de partir pour Paris, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a précisé qu'il entendait retourner dans la capitale autrichienne dimanche soir, dans l'espoir d'arriver à une solution définitive. Mme Mogherini devait également y être de retour à la fin du week-end.
Le dossier peut être résolu rapidement, assure Rohani Le dossier nucléaire de l'Iran auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant des soupçons de recherches à caractère militaire peut être résolu rapidement, a assuré jeudi le président iranien Hassan Rohani en recevant le chef de l'agence onusienne, Yukiya Amano. Concernant certaines questions qui restent ambigües, elles pourront être résolues dans un court laps de temps s'il y a la volonté nécessaire des deux côtés et si des questions non-techniques ne sont pas inclues, a affirmé M. Rohani, selon des propos publiés sur le site internet du gouvernement. L'Iran est prêt à parvenir à un accord juste pour résoudre les questions toujours en suspens, dans un temps déterminé et dans le cadre des règlements existants, a ajouté M. Rohani. L'Iran et l'AIEA ont convenu en novembre 2013 d'un plan d'action conjoint pour résoudre la question d'une possible dimension militaire (PMD) du programme nucléaire iranien. Téhéran a accepté de répondre aux questions de l'AIEA sur des preuves crédibles, selon l'agence, que Téhéran a mené des recherches au moins jusqu'en 2003 pour se doter de la bombe atomique, ce que dément l'Iran. L'agence cherche aussi à avoir accès aux scientifiques impliqués, ainsi qu'aux documents et sites qui pourraient avoir abrité les recherches. Ces demandes sont refusées catégoriquement par le guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur le dossier nucléaire de Téhéran. Les deux parties sont parvenues à une entente générale sur le calendrier et la poursuite de cette coopération, a pour sa part déclaré Reza Najafi, le représentant iranien auprès de l'AIEA, cité par Irna. L'agence onusienne sera un des acteurs clés en cas d'accord, qui placerait le programme nucléaire sous étroit contrôle international, en échange d'une levée des sanctions économiques mises en place depuis 2006.
Téhéran veut un accord juste et équilibré M. Amano avait auparavant rencontré Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) de l'Iran, chargé des questions stratégiques du pays. Ses décisions doivent être avalisées par l'ayatollah Khamenei. Tout accord qui assure réellement la poursuite et le progrès de l'industrie nucléaire pacifique ainsi que la levée inconditionnelle des sanctions injustes et illégales sera considéré comme positif, a affirmé le général Shamkhani, en allusion aux négociations de Vienne. Le CSSN est chargé de définir les politiques de défense et de sécurité du pays, dont le programme nucléaire, et de défendre ses intérêts nationaux. Ses décisions doivent être avalisées par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur le dossier nucléaire. M. Amano, qui se rendait à Téhéran pour la quatrième fois depuis 2012, a indiqué comprendre les inquiétudes et les sensibilités iraniennes, soulignant avoir fait des propositions pour faire disparaître les obstacles existants (et) accélérer le processus de coopération entre Téhéran et l'agence onusienne, selon Irna. Le général Shamkhani a révélé fin mai qu'il était le premier sur une liste de 23 individus que l'AIEA souhaite interroger dans son enquête.
Un accord en vue dans les jours qui viennent Un accord sur le nucléaire iranien est proche, a annoncé jeudi soir le négociateur en chef russe, Sergueï Riabkov, alors que les négociations se poursuivent à Vienne sur ce dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans. Je ne peux pas prédire combien d'heures il faudra pour résoudre cette affaire. Mais chaque partie est d'avis que le dossier sera résolu dans les jours qui viennent, sans recourir à de nouveaux délais ou à des alternatives dangereuses, a-t-il déclaré selon l'agence de presse russe TASS. Le document sur lequel travaillent l'Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) pour atteindre un accord est prêt à 91%, a assuré le vice-ministre russe des Affaires étrangères. Pour autant, M. Riabkov a annoncé que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ne se rendra à Vienne ni vendredi ni samedi, tandis que lui-même quittait la capitale autrichienne pour préparer le sommet annuel des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) qui se tient le 9 juillet en Russie. Le négociateur russe a également tenu à démentir des rumeurs selon lesquelles un texte a été préparé et soumis à la relecture aux ministres des Affaires étrangères des grandes puissances qui négocient à Vienne avec l'Iran. Il s'est cependant félicité de la visite à Téhéran du directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano. Cette visite pourrait apporter une plus grande clarté aux négociations sur le dossier nucléaire iranien, a-t-il estimé, alors que M. Amano était reçu par le président iranien Hassan Rohani. Ce dernier rencontrera le président russe Vladimir Poutine à Oufa, lors du sommet annuel de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), prévue du 9 au 10 juillet, a annoncé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, plus tôt dans la soirée. Je suis certain que les relations entre la Russie et l'Iran après la conclusion d'un accord final (sur le dossier nucléaire iranien) seront renforcées, a affirmé M. Riabkov. Le vice-ministre a aussi assuré que dans tous les cas, la Russie surveillera très strictement et garantira que les sanctions ne soient pas renouvelées automatiquement par le Conseil de sécurité de l'ONU, ajoutant être satisfait par les positions à ce sujet des autres grandes puissances présentes aux négociations.