L'activité économique des Etats-Unis et les chiffres du commerce extérieur du Japon en juin figureront la semaine prochaine parmi les indices clés pour les investisseurs japonais, alors que les marchés ont rebondi après l'apaisement sur la crise grecque et la déroute des marchés chinois. "Nous avons eu un regain du marché ces derniers jours alors que les tensions se sont apaisées", a commenté Tim Schroeders, gestionnaire de portefeuille chez Pengana Capital à Melbourne. "Peut-être que ça suffit pour le moment en l'absence d'autre carburant pour conduire les marchés beaucoup plus à la hausse", a-t-il ajouté. Vendredi, le Nikkei a gagné 0,25% (+50,80 points) à 20 650,92 points, alignant sa cinquième journée positive d'affilée. Depuis lundi, il a bondi de 4,4%, effaçant ses pertes de la semaine dernière. L'indice élargi Topix a pour sa part progressé de 0,13% vendredi et de 5% sur l'ensemble de la semaine, enregistrant sa meilleure performance hebdomadaire cette année. Le sentiment des investisseurs s'éclaircit alors que la Banque centrale européenne a augmenté sa bouée de sauvetage pour les banques grecques et que le marché boursier chinois s'est stabilisé après une forte plongée le mois dernier. Les investisseurs sont susceptibles de détourner leur attention des résultats des sociétés et des chiffres économiques américains, a indiqué Daiwa Securities dans une note à ses clients. Les données du commerce japonais pour juin interviennent sur fond d'inquiétude sur le ralentissement de la croissance dans la troisième économie mondiale, a-t-il ajouté, après que la Banque du Japon a réduit cette semaine ses prévisions d'inflation et de croissance. Mais l'économie américaine reste forte avec un secteur privé qui se porte bien et une reprise de l'emploi", a estimé de son côté Juichi Wako, senior stratégiste à Nomura, cité par l'agence Bloomberg. "L'affaiblissement du yen va se répercuter sur les résultats des sociétés japonaises et stimuler le marché action. Mais nous pourrions assister à des prises de bénéfices", a-t-il encore dit. Au moment de la fermeture vendredi (06h00 GMT), le dollar valait 124,05 yens, un peu plus haut que la veille à la clôture, de quoi donner le sourire aux groupes exportateurs nippons, avantagés par une devise nippone faible. L'euro reculait à l'inverse, à 135,01 yens. Outre la dissipation des inquiétudes sur la dette grecque et les marchés chinois, le billet vert bénéficie des déclarations de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, sur son intention de relever les taux directeurs dès cette année. La place tokyoïte a d'emblée démarré dans le vert, emboîtant le pas aux Bourses européennes qui avaient applaudi jeudi le vote par le Parlement grec des premières réformes exigées par les créanciers d'Athènes. Les investisseurs étaient aussi encouragés par la bonne performance de Wall Street, soutenue par de bons résultats d'entreprises. Mais faute d'impulsion, les gains sont restés limités à l'approche d'un week-end prolongé, lundi étant férié au Japon (jour de la Mer).
Sharp dans le rouge Parmi les 225 valeurs du Nikkei (119 en hausse, 96 en repli et 10 stables), c'est le géant électronique Sharp qui a déploré la plus lourde chute de la journée (-3,48% à 166 yens). Depuis le début de l'année, l'action a fondu de 37%. Les donneurs d'ordres ont été échaudés par des informations alarmistes du Nikkei. Selon le quotidien économique, le groupe devrait accuser au premier trimestre de l'exercice en cours (avril-juin 2015) une perte opérationnelle d'environ 35 milliards de yens (260 millions d'euros). Sharp, qui croule sous les pertes depuis des années, victime de la concurrence dans les écrans LCD, a décidé en mai de lancer une vaste réorganisation, accompagnée de la suppression de 5 000 emplois (10% de sa main-d'œuvre mondiale). A l'inverse, Toshiba, malmené ces derniers temps, a retrouvé un peu d'allant (+2,03% à 376,8 yens). Il rendra public en début de semaine le rapport mené par un comité d'audit indépendant sur les nombreuses erreurs découvertes dans les comptes de ces dernières années. Les compagnies d'assurance se sont également illustrées, à l'image de Tokio Marine (+2,96% à 5 342 yens), dont la stratégie de croissance internationale est saluée. Idem pour les banques: Mitsubishi UFJ Financial Group a augmenté de 1,18% à 902,1 yens. En revanche, les valeurs pétrolières ont souffert, sur fond d'inquiétudes persistantes du marché sur la surabondance de l'offre mondiale d'or noir. Inpex a ainsi cédé 0,99% à 1 347 yens, et JX Holdings 0,32% à 523,7 yens. Enfin, les titres vedettes ont connu une fortune contrastée: dans l'automobile, Toyota a lâché 1,03% à 8 345 yens, mais Nissan a avancé de 0,28% à 1 210,5 yens. Du côté de l'électronique, Sony a gonflé de 1,15% à 3 515 yens et Panasonic de 0,15% à 1 601 yens.