L'énergie électrique est un domaine très important où l'utilisation du nucléaire s'impose comme une alternative d'avenir pour le continent africain. C'est pour cela que l'Afrique compte désormais s'appuyer sur la technologie nucléaire pour hâter son développement économique. Tel était le sujet de la réunion internationale de l'accord de coopération régionale en Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine des sciences et de la technologie nucléaire (Afra), qui s'est tenue ce week-end, à Assouan (Egypte). Les participants à la réunion, à laquelle a pris part le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, ont décidé d'inclure l'énergie nucléaire, pour la première fois, comme alternative à la production de l'électricité et de l'énergie en Afrique. Les ministres africains ont également approuvé les priorités d'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques dans différents domaines tels que les soins médicaux, l'agriculture, l'hydraulique et l'industrie. Soulignant la nécessité de renforcer la coopération et le partenariat entre les pays africains et l'AIEA, les ministres africains chargés des secteurs de l'énergie et de l'électricité, des représentants de l'AIEA et de l'Union africaine (UA) participant à cette réunion, ont appelé les bailleurs de fonds à affecter les financements nécessaires pour la réalisation des stations nucléaires électriques. Cette réunion de trois jours devait être sanctionnée, selon le ministre de l'electricité et de l'energie égyptien, M. Hassan Younes, par une déclaration sur les utilisations de l'énergie atomique à des fins pacifiques dans différents domaines, outre la promotion de la coopération entre les pays africains dans ce domaine. La rencontre en question intervient suite à la réunion des ministres et responsables africains qui s'est tenue, en janvier dernier à Alger, sur la contribution de l'énergie nucléaire à la préservation de la paix et du développement. La rencontre d'Alger a eu le mérite de résumer la vision africaine du nucléaire en confirmant le droit à l'accès au nucléaire à des fins civiles conformément à l'article IV du Traité de Non prolifération (TNP). Les pays africains avaient appelé à la révision à la hausse de leurs budgets affectés aux programmes de la recherche scientifique en vue de réaliser à moyen terme l'objectif de consacrer 1% du PIB à ces programmes. Ils avaient, par ailleurs, plaidé pour l'introduction des programmes de l'accord de coopération régionale en Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine des sciences et de la technologie, Afra, dans le cadre de l'initiative du Nepad. La réalisation des stations nucléaires électriques constitue l'alternative d'avenir pour résorber le déficit en matière de production électrique en Afrique. En effet, la consommation annuelle (en Afrique) est en moyenne de 500 kWh par tête, dans certains pays, elle est parfois inférieure à 50 kWh par tête. C'est environ 17 fois moins que dans les pays de l'OCDE. L'Afrique ne compte que deux centrales nucléaires sur 442 existantes. Situées à Koeberg, près du Cap, en Afrique du Sud, elles ne contribuent que très peu à l'approvisionnement en énergie électrique. Certains pays comme l'Algérie, l'Egypte ou le Nigeria ont exprimé leur intérêt pour l'énergie nucléaire tant dans le domaine de la production énergétique que dans celui de la désalinisation. L'Afrique du Sud développe ainsi par exemple, à l'instar d'autres pays, des centrales nucléaires de taille moyenne qui demandent moins d'investissements. Les pays africains disposent en effet de ressources très limitées d'autant que le développement du nucléaire s'avère très coûteux.