La rencontre Gouvernement-Walis, prévue le 29 août prochain, portera sur un regain d'intérêt pour le développement local qui sera passé en revue à la lumière des rapports qui seront présentés par chaque wali. La gouvernance locale, les services publics, les ressources naturelles et les projets retenus au titre des PCD (Programme communal de développement) et des PSD (Programme sectoriel de développement) feront parties des débats de cette conférence en vue d'une nouvelle vision stratégique à vocation de répondre aux défis actuels. Face à la conjoncture présente se dessinant autour de l'économie nationale et liée au déclin des recettes tirées de la rente pétrolière, ladite conférence pourrait exprimer une nouvelle phase de développement local et d'en creuser les contours en insistant sur cette dialectique gouvernance et développement local, apprend-on de source crédible. Les contraintes qui affectent le développement local et elles sont nombreuses, seront abordées avec plus d'acuité et en même temps mettre en marche un mécanisme de réanimation des entités territoriales car les approches traditionnelles renvoyant à la seule centralité des pouvoirs et des dispositifs, deviennent caduques au regard du développement considérable de la demande sociale et économique, indique-t-on encore. Dans ce contexte, une action sérieuse sera engagée en direction de l'administration territoriale, en ce sens qu'elle constitue, par excellence, la source génératrice du bien-être des citoyens et aussi dans le but d'assurer la continuité de son développement et sa modernisation. Les responsables locaux à tous les niveaux sont appelés à aller de l'avant dans l'approfondissement du développement, l'amélioration des conditions de vie de la population, la réduction des disparités, la promotion efficiente du service public, de la démocratie représentative et démocratique, la lutte contre la bureaucratie. Cette mission ou ce devoir devra tendre à la préservation du climat social et à une plus grande proximité des citoyens afin d'être en permanence à l'écoute de leurs préoccupations quotidiennes exige une contribution collective de tous les acteurs et partenaires locaux. Elle requiert aussi un engagement fort des chefs d'exécutif de wilaya en tant que représentants du gouvernement à la base pour être le coordinateur en vue de l'instauration d'une plus grande confiance entre l'administration et les citoyens, le contrôle de l'activité des APC et APW afin qu'elles s'imprègnent de leur légitimité incontestable notamment à travers l'application stricte de l'article 43 du Code communal qui stipule : " " L'élu faisant l'objet de poursuites judiciaires pour crime ou délit en rapport avec les deniers publics ou pour atteinte à l'honneur ou ayant fait l'objet de mesures judiciaires ne lui permettant pas de poursuivre valablement l'exercice de son mandat électif, est suspendu par arrêté du wali, jusqu'à intervention de la décision définitive de la juridiction compétente. En cas de jugement définitif, l'élu reprend automatiquement et immédiatement l'exercice de son mandat électorale ". Cet article est souvent mis en silence dans certaines wilayas permettant à des élus notamment les maires de poursuivre leur fonction en dépit de la poursuite judiciaire. Un phénomène qui délégitime la démocratie représentative et offense davantage la confiance entre la collectivité locale et les citoyens et porte atteinte à la crédibilité de l'Etat de droit. Cette ambiguïté entre la Justice et l'Administration territoriale démontre un manque flagrant de complémentarité : la Justice fait son travail alors que l'administration s'y oppose en quelque sorte. Un mauvais présage, mieux une mauvaise interprétation de la notion : la justice égale à tout le monde, il s'agit aussi de mettre fin aux conflits qui opposent les chefs de daïra aux présidents d'APC et qui sont souvent source de blocage dans l'approbation par la tutelle des délibérations votées par les élus. Par ailleurs, le développement local durable et la double démocratie représentative et participative sont des défis communs à concrétiser, c'est dire que les collectivités locales doivent être de plus en plus interdépendantes pour faire face aux nombreux enjeux. Dans ce contexte, les dynamiques à engager peuvent être des facteurs très favorables au développement local, d'autant plus que la politique de décentralisation s'y prête aisément à cette fluidité à la fois économique, sociale, culturelle que politique. Mais les pratiques dans cette voie doivent évoluer dans le sens d'une approche locale durable, c'est-à-dire non pas une planification isolée des préoccupations des citoyens mais réfléchie, en prenant en compte le contexte global de chaque région, ses besoins et ses déficits en matière de développement local. Encore faudra-t-il à la rencontre Gouvernement-Walis réfléchir sur nombre de synergies entre le Plan d'action du gouvernement et les PCD et PSD, les programmes complémentaires et ceux destinés Aux régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Il est impératif que le Plan d'action du gouvernement et le développement local se rejoignent autour des valeurs, des objectifs et des démarches. Les deux parties pour remplir leurs ambitions d'un meilleur bien-être de la population, doivent inscrire leurs actions dans une démarche de développement durable. Cela implique un certain nombre de principes basés sur la coordination, la complémentarité, sur le diagnostic socio-économique, la prise en compte de toutes les composantes de la collectivité locale, soit une participation basée sur la proximité et la concertation et donc sortir d'une approche sectorielle pour tendre vers une approche territoriale. Par ailleurs, la décentralisation, la politique de l'aménagement du territoire, par la vision et les valeurs qu'elles véhiculent, peuvent également enrichir les initiatives et les actions de développement local durable. Pour nombre d'observateurs, d'élus locaux, le constat fait que bon nombre de mécanismes en relation avec le développement local sont à revoir tant la nomenclature s'y afférant porte le plus souvent sur des secteurs à caractère social plutôt que sur des initiatives à caractère transversal. A ce propos, il est relevé que les cagnottes financières attribuées aux wilayas sont assujetties à une planification, à une nomenclature imposée d'en haut et souvent très éloignées des besoins de chaque région. Le mieux et qu'on laisse le soin aux acteurs locaux d'inscrire les projets et les investissements exigés par la population. Une approche intégrée et systémique de projets capables de contribuer au développement local, une approche qui réconcilie les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement, participe à l'autonomie de la gouvernance locale. Dans ce contexte, il est souhaitable de mener avec les responsables locaux (administration et élus) une réflexion sur la réciprocité et réfléchir sur de nouvelles pratiques locales ici par le biais de la décentralisation et de la démocratie. Comment intégrer les principes du développement local durable dans les actions du gouvernement ? Comment faire vivre les valeurs de la solidarité sociale dans les communes ? Quelles synergies développer entre le plan national de développement et le développement local durable ? Autant de questions qui jalonnent les esprits et les préoccupations qui attendent les réponses adéquates lors de la rencontre Gouvernements-Walis.