L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 1,91% la séance de mercredi, pourtant débutée sur une note négative, grâce à la remontée du dollar et à des spéculations sur les intentions de la Banque du Japon. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a pris 347,13 points à 18.554,28 points, au plus haut depuis six semaines, après avoir déjà regagné 0,42% mardi. L'indice élargi Topix de toutes les valeurs du premier tableau a pour sa part avancé de 1,84% (+27,53 points) à 1.526,81 points. La journée a été moyennement active, avec 2,12 milliards de titres échangés sur le premier marché. Sur le volet des changes, le dollar valait près de 120 yens, bien plus haut que mardi à la fermeture, et l'euro s'est élevé à 136,18 yens, des mouvements favorables aux actions des entreprises exportatrices. Les investisseurs ont été chagrinés en tout début de séance par l'annonce d'un nouveau déficit commercial du Japon en septembre, mais ils se sont vite ravisés en jugeant qu'une telle morosité devrait inciter la banque centrale à donner un nouveau coup de pouce à l'économie. Le comité de politique monétaire de l'institut d'émission doit prendre une décision le 30 octobre et les paris vont bon train sur la possibilité d'une extension de son programme de rachat d'actifs, même si le gouverneur s'applique à laisser entendre que l'actuel assouplissement produit les effets attendus. Dans ce contexte porteur, 213 valeurs du Nikkei ont clôturé sur une note positive, contre 11 dans le rouge et 1 à l'équilibre, avec des amplitudes importantes.
Robots et BTP La société de jeux Konami a ainsi plongé de 3,95% à 2.598 yens, tandis que le fabricant de robots industriels Yaskawa, meilleure performance du jour, s'est envolé de 10,11% à 1.383 yens après des résultats semestriels supérieurs aux attentes. Son concurrent Fanuc a lui aussi eu les faveurs des donneurs d'ordres (+3,72% à 19.910 yens). Le ton était tout aussi enthousiaste dans le secteur automobile: Honda (+3,50% à 3.954 yens) a dit prévoir la commercialisation à horizon 2020 d'une voiture à conduite autonome, à l'instar de son compatriote et concurrent Toyota. Ce dernier a lui aussi gagné 2% à 7.467 yens malgré l'annonce, une heure avant la clôture, d'un rappel de 6,5 millions de véhicules dans le monde pour des lève-vitres défectueux. Nissan a enfin grimpé de 2,14% à 1.216 yens. A noter, la volte-face du sidérurgiste Nippon Steel & Sumitomo Metal. Délaissé dans les premiers échanges après des informations selon lesquelles ses bénéfices annuels pourraient accuser un net repli du fait du ralentissement en Chine et d'autres marchés, le titre a finalement pris 4,61% à 2.515 yens, les investisseurs ayant déjà largement anticipé ces difficultés. Dans les radars ces derniers jours, l'action du groupe de produits chimiques, fibres et matériaux de construction Asahi Kasei s'est redressée de 5,83% à 741,4 yens après des plongeons spectaculaires sur fond de scandale de falsification de données. Une filiale est accusée d'avoir maquillé des mesures de piliers de bâtiments résidentiels, une affaire qui secoue le monde du BTP japonais. L'électronique était également à la fête: Pioneer s'est envolé de 7,91% à 341 yens. Idem pour les fournisseurs d'équipements et matériaux électroniques Tokyo Electron (+4,02% à 6.461 yens) et Kyocera (+4,06% à 5.936 yens), peut-être du fait de l'annonce de projets d'investissement en Chine du géant américain des microprocesseurs Intel. Sony a quant à lui bondi de 4,40% à 3.414 yens sans qu'un lien direct soit confirmé avec l'annonce la veille d'un accord sur l'indemnisation des employés de sa filiale américaine Sony Pictures Entertainment (SPE) dont les données personnelles ont été subtilisées lors du piratage informatique subi l'an dernier. Le quotidien économique Nikkei a par ailleurs annoncé la construction d'une usine de smartphones en Thaïlande, la première du groupe dans la division des télécoms en 20 ans.
Zurich, ouverture en point de mire La Bourse suisse a entamé la séance d'hier sur un léger repli. Après avoir encore ouvert dans le vert, le SMI a rapidement perdu pied et viré au rouge. Les informations publiées par Credit Suisse, ABB et Syngenta monopolisent l'attention. Comme la veille, les big pharma sont sous pression. Les indications préalables étaient mitigées. A Wall Street, les indices ont évolué latéralement mardi après les clôtures en Europe et, mercredi, les marchés asiatiques étaient mitigés, avec une hausse à Tokyo et une baisse en Chine. La faiblesse du commerce extérieur japonais a relancé les spéculations de nouvel assouplissement de la politique monétaire. Aux Etats-Unis, l'incertitude autour du moment que la Réserve fédérale choisira pour relever son taux directeur continue d'inciter les investisseurs à la prudence. En Europe, la Banque centrale (BCE) siègera jeudi. Cet après-midi, GM et Coca-Cola publieront leurs chiffres trimestriels. Il n'y a pas de données macroéconomiques importantes au programme. Le SMI cédait 0,33% à 8621,31 points, le SLI 0,19% à 1284,76 points et le SPI 0,32% à 8818,28 points. Sur les trente blue chips, 19 reculaient, neuf avançaient et deux étaient inchangés. Credit Suisse (-3,4%) tenait la vedette après ses chiffres trimestriels et sa réorientation stratégique. La grande banque va biffer 5000 emplois dans le monde et augmenter son capital d'un bon 6 mrd CHF. La banque suisse sera partiellement mise en Bourse. La structure de l'organisation et la direction de groupe seront profondément remaniées sous la houlette du nouveau patron Tidjane Thiam. Les chiffres trimestriels ont déçu les attentes des analystes et les prévisions sont qualifiées de prudentes. UBS perdait 0,8% et Julius Bär 0,4%. Le recul de Novartis (-0,9%) et Roche (-0,7%) pesait aussi sur le SMI. Nestlé était inchangé. Poursuivant sur la lancée négative de la veille après les exportations horlogères, Swatch cédait encore 0,6% et Richemont 0,3%. Dans le camp des gagnants, Syngenta grimpait de 4,8% après l'annonce du départ du CEO Mike Mack à fin octobre après 14 années de services. Le CFO John Ramsey prendra sa fonction à titre intérimaire. M. Mack était sous pression des actionnaires depuis l'échec de la tentative de rachat par Monsanto. ABB gagnait 1,0%, ses plans d'économies suscitant l'approbation. Le géant helvético-suédois s'attend à ce que les marchés restent exigeants. Au 3e trimestre, cela a entraîné un net recul des entrées de commandes et du chiffre d'affaires. Les commandes de base sont restées stables dans la division des processus d'automation et ont reculé dans les autres divisions. Parmi les gagnants figuraient par ailleurs la volatile Transocean (+2,2%), ainsi qu'Aryzta (+0,3%) et Geberit (+0,3%). Sur le marché élargi, Temenos prenait 8,0% après avoir publié mardi soir des chiffres trimestriels meilleurs que prévu. Inficon (-1,5%) reculait en dépit de la présentation d'un chiffre d'affaires stable et d'une légère amélioration du bénéfice. Ces résultats étaient toutefois inférieurs aux prévisions et les objectifs ont également été revus à la baisse. Leclanché (+7,0%), Cytos (+4,9%) et Züblin Immobilien (+2,6%) se distinguaient par leurs avancées, alors que Bobst (-2,7%) et Santhera (-2,2%) perdaient du terrain.
Francfort tergiverse (-0,08%) La Bourse de Francfort tergiversait mercredi matin, privée d'indicateur capable de l'orienter et attentiste avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) prévue ce matin. L'indice vedette Dax stagnait (-0,08% à 10.137,11 points), après avoir ouvert en hausse et tenté d'oublier sa petite baisse de la veille (-0,16%). Le MDax des valeurs moyennes prenait lui 0,13% à 19.754,68 points. En Europe comme aux Etats-Unis, la séance ressemble à un "désert de données économiques, avec des balles de paille roulant sur les marchés financiers", observe Paul Donovan, économiste chez la banque suisse UBS. Face à cet agenda vide, toute l'attention se reporte sur la réunion de la BCE jeudi, même si personne ne s'attend vraiment à ce que les gardiens de l'euro élargissent leur vaste programme de soutien à l'économie. "Nous nous attendons à ce que la BCE garde ses munitions", résume Johannes Gareis, économiste chez Natixis, même si "la porte reste grande ouverte pour plus d'action", au vu des risques qui pèsent sur la croissance mondiale et du renforcement de l'euro. Au milieu de l'attentisme ambiant, Adidas tirait son épingle du jeu et prenait la tête du Dax avec un gain de 0,53% à 77,47 euros. Il était talonné par le fabricant de logiciels professionnels SAP (+0,48% à 66,82 euros), qui surfait toujours sur ses bons résultats du troisième trimestre publiés la veille. Le constructeur automobile Volkswagen prenait 0,27% à 98,97 euros et se plaçait aussi dans le peloton de tête. Le quotidien populaire Bild révèle mercredi qu'un dossier concernant le constructeur et le scandale des moteurs truqués a disparu à la chancellerie de l'Etat régional de Basse-Saxe, actionnaire du l'entreprise. Deutsche Telekom grappillait 0,19% à 15,71 euros, après des informations du quotidien économique Handelsblatt, selon lesquelles l'opérateur télécoms envisage de déposer une plainte à Bruxelles contre l'américain Google et son système d'exploitation Androïd. A la traîne, Deutsche Bank perdait 0,55% à 26,41 euros, après que le Handelsblatt a annoncé que la banque vareporter le versement des bonus annuels de ses employés d'un mois, de février à mars. Les dernières places étaient occupées par l'industriel ThyssenKrupp (-0,60% à 17,44 euros) et l'énergéticien RWE (-1,20% à 12,33 euros), dont le titre est toujours très volatil.