-L'Arabie saoudite continue à assumer sa responsabilité dans la chute des cours pétroliers sur les marchés mondiaux au seul profit des pays industrialisés. Le monopole exercé par les monarchies du Golfe sur la production pétrolière de l'Opep a élargi le cadrage occidental sur le cartel, les Etats-Unis en particulier. Un panel donc intéressé par la dégringolade du prix du baril et qui s'accroit au détriment des pays producteurs qui, jusqu'à preuve du contraire ne trouvent plus la moindre cohésion, le moindre accord pour faire baisser le niveau actuel de la production de brut dont l'objectif de faire remonter les prix. Pays consommateurs et tuteurs de ce chaos ne peuvent qu'être satisfaits de l'affaiblissement de l'Opep. Ce panel est devenu le maitre du jeu pétrolier en maintenant sous sa coupe et ses ordres l'Arabie saoudite, qui à son tour se soumet à tous les diktats et pressions venant surtout des Etats-Unis à faire dans la baisse de sa production. Ce sont-là les positions saoudiennes qui d'ailleurs n'étonnent plus personne dans le monde arabe et au sein du cartel. Ryadh se positionne de fait comme un pont, un défenseur zélé des intérêts occidentaux, une monarchie et ses semblables dont le Golfe qui regorgent de richesses dont l'Europe et les Etats-Unis en sont assoiffés et qui tiennent à ce que les pétromonarchies continuent à jouer ce rôle et cette " responsabilité " à maintenir au plus bas les prix du baril de pétrole. A l'intérieur de l'Opep, tous les efforts tentés par l'Algérie, le Venezuela, l'Iran et même la Russie ainsi que certains pays producteurs non membres du cartel à l'effet de faire baisser la production et remettre en cause la position des Saoudiens sur cette question ont été infructueux. De même toutes les analyses, tous les discours présentant cette crise pétrolière effroyable comme étant prétendument une sanction contre les pays producteurs qui ne sont pas dans le giron politique, militaire et économique de la Maison-Blanche paraissent bien avoir été d'un revers de la main par les rois et les princes de l'or noir. A ce propos, on ne doit pas faire oublier en tout cas que cette terrible chute des prix pétroliers dans les marchés mondiaux est intervenue et se déroule dans un carrefour international stratégique important miné par les vieilles intrigues de l'impérialisme et les frontières à tiroir, et où les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, leur agent régional sioniste avec la complicité des membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) combattent par tous les moyens le régime syrien, par toutes les manouvres politiques et économiques l'émergence de toute puissance régionale de l'Iran, la pénétration pacifique et au nom du droit international de la Fédération de Russie dans la région, comme elle le fait présentement en Syrie. Devant la montée du péril de l'alliance entre Moscou-Téhéran et Damas, voire de Pékin, les potentats du pétrole tentent de serrer les rangs. Ils sont immensément riches, mais sans économies réellement viables. Ils sont fragiles en raison de leur faible poids démographiques et, surtout, situés dans une région où l'impérialisme américain pompe plus de 70 % du pétrole indispensable aux industries occidentales. Ce sont les mini-Etats du Golfe ainsi que l'immense mais désertique royaume saoudien qui vivent obsédés par le problème de leur sécurité, face au terrorisme qu'ils ont créés et qui s'est retourné contre eux. Une obsession assez forte qui a été assez forte pour les pousser à surmonter la peur séculaire que leur inspire le grand voisin iranien. Aussi, ont-ils exportés le fanatisme religieux vers le monde arabo-musulman, l'Irak, la Libye, la Syrie et tout fraichement la déstabilisation du Yémen, tout en confiant à l'Oncle Sam la mission d'assurer leur protection et leur stabilité. A Ryadh ? où ils s'affirment les gardiens de l'Islam orthodoxe, les princes wahhabites sont bien obligés de constater que cette religion peut se révéler porteuse d'une contestation radicale explosive. La menace qui a pris corps, de la façon la plus inattendue au cœur même du gendarme du Golfe à la suite du redéploiement répétons-le pacifique et au nom du droit internationale, de la Fédération de Russie et de l'amélioration de l'influence géopolitique de l'Iran dans la région a reposé, avec plus d'acuité que jamais, ce souci de stabilité qui l'emporte sur toute autre considération chez les potentats de l'or noir. Pour l'Arabie saoudite, en particulier, le rapprochement porteur entre la Fédération de Russie et l'Iran charrie de redoutable augure et une reconfiguration géopolitique dans la région. L'impérialisme et le colonialisme associés au sionisme et même à Daech ne tolèrent plus dans le Proche et le Moyen-Orient que des valets à leur solde. Ou des adversaires, épuisés par leurs luttes fratricides. C'est d'ailleurs, le rôle et la mission que s'octroie les USA en tant que gendarme de la région avec comme supplétifs dévoués les six pays du Golfe. Grâce à ces supplétifs et aux divergences évidentes au sein de l'Opep, Washington et ses alliés Occidentaux renforcent et consolident son contrôle et sa surveillance sur l'Opep pour punir les ennemis de sa politique aventurière dans la région et à travers le monde. Les pays les plus visés sont l'Algérie, le Venezuela, l'Iran et la Russie.